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Valorex projette de tripler ses surfaces en féverole et soja

Guillaume Chesneau, directeur des métiers de l’industrie et de l’innovation (à g.), et Stéphane Douabin, responsable développement végétal chez Valorex, devant le site de Combourtillé en chantier pour accueillir le projet de développement des productions de féverole et de soja. © H. LAURANDEL

La société de nutrition animale Valorex compte contractualiser 15 000 ha de féverole et soja d’ici trois à cinq ans, soit le triple de ses surfaces actuelles.

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Souhaitant participer à l’objectif de réduire la dépendance en protéines végétales de la France en alimentation animale, la société Valorex, connue pour sa filière lin oléagineux autour des oméga 3, vient d’annoncer son projet de développer les plantes riches en protéines. Elle compte en effet tripler ses surfaces contractualisées actuelles pour atteindre les 15 000 ha d’ici trois à cinq ans en féverole et soja, soit un volume de 50 000 à 60 000 t.

« Dans le cadre de la valorisation des protéines végétales locales non OGM, nous souhaitons développer, grâce à notre savoir-faire dans la cuisson es graines, des noyaux protéiques à base de féverole ou de soja. Et ce, afin de participer à réduire les importations de tourteaux de soja », explique Stéphane Douabin, responsable développement végétal à Valorex.

Des prix minimum et maximum

Les contrats proposés sont à prix garanti et peuvent être pluriannuels avec les organismes collecteurs et stockeurs qui contractualiseront ensuite avec les agriculteurs. « Pour chaque contrat, le prix de la tonne de légumineuses est défini en amont de la récolte, quel que soit le prix du marché, par un prix de vente minimum dans l’intérêt de l’agriculteur et un prix d’achat maximum dans l’intérêt de l’éleveur, poursuit Stéphane Douabin. Nous nous engageons presque deux ans avant la consommation des graines puisque, contractualisées avant la récolte de l’année N, elles seront consommées par Valorex jusqu’à la récolte de l’année N + 1. » Les graines sont soumises aux procédés de cuisson et vendues sous forme de farine ou de granulés.

Une alternative pleine de bénéfices

La hausse actuelle des matières premières n’est pas un frein pour Valorex. Et celle de certains marchés comme les engrais azotés est considérée plutôt comme une opportunité pour développer les cultures protéagineuses qui n’ont pas besoin d’azote et laissent des reliquats azotés pour la culture suivante.

« Une étude de l’Inrae en Bretagne, datant de 2019, démontre que l’introduction d’une légumineuse dans la rotation permet d’augmenter la marge brute du blé suivant de près de 120 €/ha, tient à préciser Stéphane Douabin. Nous souhaitons proposer une alternative bénéfique pour la rotation et qui peut être une solution à la flambée des prix des engrais. »

Plusieurs usines partenaires

Pour mener à bien ce projet de développement, Valorex est en train d’aménager son site de Combourtillé en Ille-et-Vilaine afin de pouvoir procéder à davantage d’allotements et se permettre ainsi de stocker, par exemple, différentes variétés de féverole. La société bretonne table sur une extension des surfaces sur la zone élargie des cinq usines assurant sa production, dont quatre produisant sous licence Valorex et situées dans différentes régions : ProMash, en Aveyron, avec Arterris et RAGT, Ekoranda, dans la Vienne, avec Terrena, le Doubs, avec les Ets Chays, le Finistère, avec Eureden et Tromelin. Ce dispositif est complété par un atelier en bio avec Feedex, à Châtillon-en-Vendelais, à 10 km de Combourtillé.

Élargir à toute région où les protéagineux sont un atout

Valorex compte également élargir le périmètre à toute région pour laquelle les protéagineux peuvent présenter un atout, à l’image du Centre ou de la zone Nord qui est une terre historique de la féverole. Quant à concrétiser d’autres partenariats industriels, « des réflexions sont en cours », avance Guillaume Chesneau, directeur des métiers de l’industrie à Valorex, tout en soulignant « le caractère durable de la démarche que nous proposons car nous participons à construire des filières de production et de valorisation, comme Bleu Blanc Cœur. Il est nécessaire d’inscrire ces productions dans la durée pour pouvoir bénéficier de leur impact sur la rotation. »

Hélène Laurandel

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