Semences : Semae déploie son plan d’action
Après la signature d’un nouveau contrat avec l’État sur le contrôle de la production de semences, les dirigeants de Semae ont fait le point, en conférence de presse le 9 décembre, sur l’avancée de leur réorganisation.
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Le Soc, service officiel de contrôle des semences, a de longue date confié à Semae (ex-Gnis) le contrôle de la production de semences en vue de leur certification. Pour rappeler le principe d’indépendance et d’impartialité des missions de service public de l’interprofession, François Desprez, président de Semae, a signé avec l’État, représenté par Bruno Ferreira, directeur de la DGAL (direction générale de l’alimentation), un contrat d’objectifs et de performance.
« Ce contrat pérennise les missions de service public confiées à Semae, garantit la bonne réalisation des contrôles en toute impartialité et indépendance et assure l’adaptation du système de contrôle de toutes les semences pour toutes les agricultures », a souligné François Desprez.
Ouverture aux autres syndicats agricoles
Une fois le contrat signé, les dirigeants de Semae ont fait le point sur l’avancée de la réorganisation de l’interprofession pour répondre aux engagements qu’ils ont pris il y a un an, lors du lancement du projet stratégique. Parmi les cinq engagements de l’interprofession figurait notamment l’ouverture du conseil d’administration de Semae aux syndicats minoritaires.
« À ce titre, nous avons aujourd’hui des représentants de Jeunes agriculteurs et de la Coordination rurale en plus de ceux de la FNSEA, a notamment précisé le président de Semae. La place réservée à la Confédération paysanne n’étant pas occupée. » L’ouverture concerne aussi des acteurs de la semence qui n’étaient pas présents au sein de l’interprofession, avec la création d’une section « Diversité des semences ». Les représentants de trieurs à façon, par exemple, font partie des associations ou syndicats qui ont rejoint cette section.
De même, pour répondre à son engagement de transversalité, quatre nouvelles commissions transversales ont été créées concernant la réglementation, l’innovation, les études et prospectives et la communication, en plus de celle déjà existante sur le bio.
Clarifier la classification des NBT
Semae va également suivre de près les discussions au plan européen concernant le futur cadre législatif et réglementaire dans lequel va évoluer le secteur des semences dans les 15 ans à venir.
Questionné sur la position de Semae sur les NBT (New Breeding Techniques), François Desprez a rappelé qu’il ne demandait pas la réécriture de la directive 2001/18 sur les OGM.
« Nous demandons simplement une clarification quant à la classification des produits issus des NBT, a-t-il indiqué. Certaines de ces techniques débouchent sur des produits qui sont OGM car elles sont analogues à la transgénèse. Mais les produits qui ne sont pas des OGM, doivent pouvoir figurer sur l’annexe qui les exempte des obligations liées aux OGM. L’intérêt de l’ouverture de notre interprofession, c’est d’avoir un dialogue apaisé sur ces sujets. »
Rester un fleuron de l’économie française
Il a aussi rappelé la nécessité pour la filière semences de maintenir ses travaux de recherche en France de façon sereine, sans destruction ni intrusion dans les champs ou les laboratoires. La filière semences est un fleuron de l’économie française, elle confirme chaque année sa place de premier producteur européen de semences, avec 402 760 ha, et de premier exportateur mondial de semences agricoles avec un chiffre d’affaires à l’export de 1,9 Md€ en 2021. Pour qu’elle puisse le rester, les entreprises, qui investissent en moyenne 12 % de leur chiffre d’affaires dans la recherche, doivent pouvoir continuer à le faire sereinement.
Semae a également évoqué ses implications dans la maintenance des variétés, la mise en œuvre d’une chaire d’entreprise avec l’école d’ingénieurs Agrocampus Ouest, un partenariat avec l’association Euro-Toques, le rôle des semences pour répondre aux défis environnementaux et climatiques, ou encore le quatrième Programme d’investissements d’avenir.
Blandine CailliezPour accéder à l'ensembles nos offres :