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La Cavac compte tripler sa production de biomatériaux

De gauche à droite, Jérôme Calleau, président du groupe coopératif Cavac, Franck Bluteau, vice-président, et Jacques Bourgeais, DG.

Bouclant plutôt bien le dernier exercice, le groupe coopératif Cavac est prêt à lancer une nouvelle usine de biomatériaux tout en assurant le soutien des futurs éleveurs par un fonds de dotation de 2 M€.

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« Nous avons réalisé un bon exercice et le prochain verra le chiffre d’affaires fortement augmenter avec la flambée des prix des matières premières agricoles et une meilleure récolte 2021 », avance Jacques Bourgeais, DG du groupe Cavac, dont le siège est en Vendée, lors d’un point presse en visio le 16 décembre dernier. Si le chiffre d’affaires est relativement stable sur 2020-2021 avec 1,06 Md€, le résultat net consolidé est lui à la hausse, passant de 7,5 à 10 M€ générés à parité par les activités de la coopérative de base et celles des filiales.

Leader en isolants biosourcés d’origine agricole

Parmi ces filiales, deux se distinguent par une croissance à deux chiffres : la jardinerie en plein essor pour la seconde année consécutive, bénéficiant de l’effet Covid, et les isolants Biofib à base de chanvre dont le chiffre d’affaires a bondi de 26 %. Le groupe Cavac est d’ailleurs leader sur le segment de marché des isolants biosourcés d’origine agricole.

Comme l’outil industriel de cette activité de biomatériaux arrive à saturation, un projet d’une nouvelle usine a été lancé et devrait être opérationnel entre 2023 et 2024.

Doubler les surfaces de chanvre

L’objectif est de tripler la capacité de production avec ce nouvel outil en avançant en deux temps. « Dans une première phase, nous allons investir sur la production de biomatériaux sans augmenter ni les capacités de défibrage ni les surfaces de chanvre », détaille Jacques Bourgeais.

Dans une seconde étape, l’usine actuelle de Saint-Gemme-la-Plaine, soulagée d’une partie de la production, pourra faire l’objet d’une extension de sa capacité de défibrage avec, à la clé, un doublement possible des surfaces de chanvre qui se montent à 600 ha aujourd’hui. « Ce doublement profitera à l’ensemble des débouchés et non seulement aux biomatériaux : le spectre est en effet très large, par exemple, le papier, le textile », continue le DG de Cavac.

Ralentir sur le bio

Le groupe préfère être prudent et avancer en fonction du marché. C’est pourquoi en bio, l’activité devrait se stabiliser autour d’un CA qui représente 13 à 14 % du CA groupe. « Étant donné le marché actuel avec un plafonnement de la consommation, nous ne mettrons pas en place de nouveaux élevages bio en porc ou en pondeuse, si nous n’avons pas de marché en face », explique Franck Bluteau, vice-président de la coopérative, présent également au point presse auquel le président, Jérôme Calleau, n’a pas pu participer.

Accompagner la HVE

Cependant, l’approche est quelque peu différente pour la certification HVE. Car même s’il est compliqué de valoriser ce label, la coopérative accompagne des exploitations sur cette voie-là avec un premier groupe de 66 adhérents certifiés HVE.

« Nous ne faisons pas de promesse aux agriculteurs en termes de débouché car il est difficile d’obtenir une valeur ajoutée du marché sur la HVE dans le foisonnement des signes de qualité. Sauf pour les exploitations qui sont en circuit court et peuvent le valoriser plus facilement, ajoute Franck Bluteau. La HVE est avant tout une reconnaissance ; ce n’est d’ailleurs pas une certification produit mais une certification pour toute l’exploitation. » Et de souligner alors les autres attraits de la HVE, tels la dispense du conseil stratégique en phyto ou encore l’accès aux paiements verts de la future Pac.

Une enveloppe de 2 M€ pour les futurs éleveurs

La Cavac souhaite également accompagner les futurs éleveurs face à un renouvellement des générations qui pose question et à l’érosion des cheptels. Un véritable enjeu dans un contexte où les productions animales représentent 53 % de son CA.

C’est pourquoi le conseil d’administration a décidé de mettre en place une dotation élevage pour ceux qui se lancent en productions animales. Une enveloppe de 2 M€ a été provisionnée à destination des porteurs de projets et permettra d’aider à hauteur de 15 000 € par UTH tout type d’élevage et d’exploitation.

Hélène Laurandel

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