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BreedWheat, des blés plus résistants aux stress et maladies

5 000 lignées de blé issues de croisements de variétés ou lignées d’origines très diverses ont été mises à la disposition des sélectionneurs. © B. CAILLIEZ

Le vaste programme d’investissement d’avenir BreedWheat, lancé il y a neuf ans par la recherche publique et les sélectionneurs, a été clôturé le 3 décembre par un colloque. Ces travaux ouvrent la voie à des variétés mieux adaptées au changement climatique.

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« En France et dans les grands pays européens, les rendements en blé stagnent depuis la fin des années 1990 ; le changement climatique en est la cause principale », constate Jacques Le Gouis, animateur du programme BreedWheat, lancé en 2011, qui a mobilisé pendant neuf ans 28 partenaires publics et privés et 34 M€, dont 10 M€ d’aides publiques.

« Le progrès génétique généré par le travail des sélectionneurs a permis tout au mieux de compenser ses effets négatifs, poursuit l’animateur. Le projet BreedWheat avait pour ambition de soutenir la compétitivité de la filière française du blé tout en répondant aux enjeux de la société, pour la sélection de variétés durables et de qualité. » L’un des premiers résultats obtenus a été la participation des équipes françaises au décryptage du génome du blé dans le cadre d’un consortium international.

Élargir la biodiversité du blé

En parallèle, les chercheurs se sont intéressés à l’exploitation à grande échelle des ressources génétiques du blé. « Un panel de 4 600 accessions, c’est-à-dire variétés ou lignées anciennes et modernes de blé tendre, a été sélectionné parmi les 12 000 hébergées par le Centre de ressources biologiques en céréales de Clermont-Ferrand, explique Jérémy Derory, sélectionneur chez Limagrain. Elles ont été choisies de façon à représenter la diversité existante dans 108 pays au monde. De ce panel, nous avons extrait 450 variétés présentant des caractères agronomiques majeurs et les avons évaluées au champ pour leur résistance aux maladies et leur tolérance à la sécheresse ou à une carence en azote. »

Les chercheurs se sont ensuite focalisés sur un échantillon de 220 variétés qu’ils ont testées sur les mêmes critères dans 36 expérimentations de plein champ, pendant trois ans à travers la France.

Les premiers résultats concrets

Ces données ont été analysées et croisées avec celles du génome, afin d’identifier les régions sur les chromosomes qui sont impliquées dans ces tolérances. Les chercheurs ont obtenu 5 000 lignées de blé présentant un intérêt qui ont été mises à la disposition des sélectionneurs. « Nous avons déjà repéré des zones du génome intéressantes qui apportent de meilleures tolérances dans certaines situations, précise Jacques Le Gouis. Nous avons des réponses parcellaires, mais ces travaux devraient nous permettre de stabiliser les rendements. »

Blandine Cailliez

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