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Plan protéines : + 40 % de légumineuses en trois ans

Julien Denormandie veut faire gagner dix points de souveraineté protéique à la France en dix ans. © R. FOURREAUX

Sous les hourras de la profession, le ministre de l’Agriculture a lancé mardi 1er décembre le plan protéines, doté de 100 M€. Il a notamment détaillé cet objectif d’augmenter de 40 % en trois ans les surfaces cultivées de plantes riches en protéines.

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Elle était attendue… Près d’une centaine de personnes ont suivi la visioconférence de presse de présentation de la stratégie nationale protéines végétales, organisée mardi 1er décembre par le ministère de l’Agriculture. Le ministre Julien Denormandie a d’abord remercié les 350 acteurs qui ont travaillé à son élaboration et rappelé que ce plan était doté de 100 M€ dans le cadre du plan de relance, auxquels viennent s’ajouter les investissements du Programme d’investissements d’avenir et de Bpifrance.

Passer en dix ans de 1 à 2 Mha

Une enveloppe de 50 M€ de ce plan sera consacrée à la structuration des filières (production, stockage et distribution) afin de doubler les surfaces de plantes riches en protéines, à savoir des légumineuses pour l’alimentation humaine et animale (soja, pois, féverole, lupin, luzerne, trèfle, sainfoin, lotier, vesce, lentilles, pois chiches, haricots, petits pois, pois cassés,fèves), mais aussi des oléagineux (colza, tournesol, lin).

« C’est-à-dire passer de 1 à 2 Mha de soja, pois, légumes secs, luzerne, légumineuses fourragères, etc., pour atteindre 8 % de la SAU, a précisé Julien Denormandie. Et faire gagner dix points de souveraineté alimentaire (ndlr : la France est actuellement autonome à 50 % hors prairies), afin de casser cette dépendance au continent américain clairement organisée par les accords internationaux. » Pour « créer la dynamique », un objectif intermédiaire est d’augmenter de 40 % les surfaces de légumineuses à trois ans.

7 M€ injectés dans l’innovation dans les entreprises

20 M€ seront dédiés à améliorer l’autonomie alimentaire des élevages, dont la moitié pour les achats de semences (subventionnés à hauteur de 40 %) et l’autre pour financer du matériel de récolte, stockage, préparation (toaster par exemple) et distribution aux animaux.

30 M€ seront injectés dans la R&D, dont 7 M€ dans l’innovation dans les entreprises en matière d’obtention variétale et de développement de nouvelles formes de protéines (exemple : protéines d’insectes) et 3 M€ dans la promotion de la consommation de légumes secs dans l’alimentation, en particulier celle des enfants.

Arnaud Rousseau, « un agriculteur content »

Julien Denormandie a évoqué la signature à venir d’une charte d’engagements réciproques avant de donner la parole aux représentants des organisations professionnelles. Arnaud Rousseau, président de la Fop, s’est dit « un agriculteur content ». « Ce n’est pas le premier plan protéines, mais rarement il avait été accompagné d’une telle volonté politique. On est prêt à relever ce challenge ambitieux en associant les productions de protéagineux mais aussi d’oléagineux. »

De la même manière, Cécile Détang-Dessendre, directrice scientifique adjointe agriculture de l’Inrae, s’est qualifiée de « chercheuse heureuse », laissant entendre que les budgets permettront, entre autres, de travailler à « accroître les rendements et leur régularité, et de développer des solutions de protection ».

Renaud Fourreaux

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