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Des maïs grain pas si secs que ça

Sur le site InVivo d’Ottmarsheim (Haut-Rhin), les taux d’humidité des maïs seront finalement compris entre 28 et 30 %.

Les OS craignaient que les maïs peinent à trouver le chemin des séchoirs. Ils sont en effet rentrés très secs au début, mais la situation tend à se normaliser. Tour d’horizon.

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Avec des rendements attendus en moyenne en dessous des 90 q/ha, la récolte de maïs grain, qui se termine, est plutôt décevante. Alors que le bon degré d’emblavement au niveau national (1,58 Mha selon Agreste), après le report des cultures d’hiver vers celles de printemps, ainsi que les bonnes conditions de début de cycle pouvaient laisser entrevoir un bon cru. Mais la sécheresse et la chaleur estivales ont eu raison de ce potentiel.

30 à 40 % de collecte en moins chez certains OS

À l’Ucal, dans l’Allier, « il manque entre 5 et 15 q/ha, et la moyenne peinera à atteindre 50 q/ha en sec, et 100 q/ha en irrigué », fait savoir Denis Beauchamp, responsable commercialisation. Chez Maïsadour, à la suite des fortes chaleurs de septembre, « des maïs ont été saisis sur pied », illustre Bruno Schrijvers, chef marché collecte. Chez Lur Berri, les précipitations abondantes du début d’automne ont donné le coup de grâce : « Des maïs sont à terre et ne seront pas récoltés », témoigne Adrien Declercq, responsable de la commercialisation des céréales. Ces OS de poids dans le Sud-Ouest, qui en outre voient leur sole reculer significativement, accusent des collectes en retrait de 30 à 40 %. La tendance est similaire pour le groupe Bernard en Rhône-Alpes.

Des séchoirs allumés tardivement

Au-delà de cette première épreuve, les OS ont craint des taux d’humidité très faibles en voyant les premiers maïs rentrer, pensant revivre l’année 2018 qui s’était montrée extrême en la matière, avec une moyenne nationale d’humidité autour de 22 %. Chez Bernard, on n’a pas allumé les séchoirs jusqu’au quart de la collecte ! « Les maïs arrivaient aux normes, à 16,5-17 % », témoigne Baptiste Bernard, responsable commercialisation. À l’Ucal, la moisson a démarré à 17-18 %.

De manière générale, « une bonne partie des maïs ont été récoltés aux normes ou relativement secs, entre 15 et 25 % d’humidité », relate Thomas Joly, animateur de la filière maïs chez Arvalis. Ceci a un impact bienvenu sur les frais de séchage et permet aux agriculteurs de faire des économies. Pas pour les OS en revanche…

Entre 23 et 28 % d’humidité

Mais la situation finale s’est normalisée avec le changement de temps et le passage aux parcelles irriguées. Elle est en fait très contrastée selon les bassins, entre des zones centrales plutôt sèches qui vont terminer à 23-24 % d’humidité, le Sud-Ouest autour de 25 % et l’Alsace à 28-30 %. « C’est moins sec que ce qu’on imaginait initialement », témoigne Nicolas Barjot, directeur d’exploitation du site InVivo d’Ottmarsheim (Haut-Rhin).

Pour les agriculteurs qui ont encore de la marchandise à vendre, le lot de consolation viendra des cours qui sont sur une pente ascendante depuis l’été, laquelle s’est fortement accentuée au mois d’octobre. Pour les distributeurs, c’est aussi un soulagement car c’est une garantie pour être payé en appros.

Renaud Fourreaux

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