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Soil Capital Carbon rémunère les pratiques vertueuses pour le sol

« Soil Capital Carbon, c’est un moyen d’aller chercher une meilleure rentabilité économique au travers de la fertilité des sols », explique Chuck de Liederkeke (à dr.), ici avec Nicolas Verschuere.

La société belge Soil Capital lance Soil Capital Carbon, « le premier programme de rémunération carbone européen pour les agriculteurs par les agriculteurs ».

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« Le cœur de notre mission, c’est d’aligner rentabilité et gestion environnementale des fermes », commence Chuck de Liederkeke, cofondateur et CEO de Soil Capital. C’est pour répondre à cette ambition que la société belge de conseil agronomique a mis en place Soil Capital Carbon, « le premier programme de rémunération carbone européen pour les agriculteurs par les agriculteurs ».

« Soil Capital Carbon, c’est un moyen d’aller chercher une meilleure rentabilité économique au travers de la fertilité des sols », explique Chuck de Liederkeke. Ce programme permet de récompenser les agriculteurs engagés dans une agriculture plus vertueuse pour le sol, induisant notamment un stockage plus important de carbone. « Les sols vivants sont en mesure de répondre à l’enjeu majeur du réchauffement climatique. En effet, l’agriculture régénérative permet à un exploitant de stocker plus de GES qu’il n’en émet, la solution est sous nos pieds ! », ajoute Nicolas Verschueren, cofondateur de Soil Capital et agriculteur belge.

Accéder à un marché certifié

Pour rejoindre le programme et donc accéder à un marché du carbone certifié, les agriculteurs doivent en amont réaliser un bilan de leur exploitation avec Soil Capital, afin d’établir un référentiel carbone de base pour les cinq années suivantes. Ce bilan est réalisé grâce au Cool Farm Tool, qui est un outil de calcul d’impact développé par des universités européennes et répondant à la norme Iso 16064-2 concernant les gaz à effet de serre.

Le programme se déroule sur cinq ans, pendant lesquels l’agriculteur reçoit 80 % de la rémunération. Dès la première année, il reçoit des certificats carbone en fonction des résultats obtenus au regard des objectifs fixés, un bilan GES étant effectué chaque année. Des audits sont également réalisés par des organismes tiers. Les 20 % restants constituent une réserve d’assurance permettant de compenser « un évènement de perte » de carbone dans les dix ans suivant l’émission des certificats.

Les certificats carbone générés sont commercialisés par South Pole, une société de conseil en financement carbone. Cargill et IBA, une société belge de technologies médicales, font partie des premiers partenaires du programme et se sont engagés dans l’achat de certificats. 500 000 € ont d’ores et déjà été engagés pour le rachat de certificats carbone.

27,5 € la tonne de carbone stocké

Le prix de la tonne de carbone stocké est aujourd’hui fixé à 27,50 €. « C’est le prix minimum pour que ce soit intéressant pour l’agriculteur. Ça reste le minimum pour nous et il va être amené à évoluer à la hausse », explique Chuck de Liederkeke.

« Un agriculteur, sur une exploitation de 100 ha en Hauts-de-France, s’engageant dans des pratiques régénératives pourrait capter 2 tonnes de CO2éq par an. Ce qui correspond à 5 500 € chaque année », détaille-t-il. De cela, 980 € sont à déduire chaque année pour couvrir les frais de diagnostic, d’audit et de commercialisation des certificats.

10 000 exploitations agricoles à l’horizon 2025

Ce programme est pour le moment ouvert aux agriculteurs belges et français orientés grandes cultures, l’élevage devant représenter moins de 20 % des émissions de GES de l’exploitation.

Une offre sera prochainement développée pour les éleveurs. 20 agriculteurs sont déjà engagés dans la démarche. « On lance aujourd’hui un appel aux agriculteurs mais aussi aux entreprises pour nous rejoindre », déclare Chuck de Liederkeke. L’objectif est d’atteindre 150 exploitations à la fin de l’année, et 10 000 à l’horizon 2025.

Lucie Petit

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