Trésorerie en berne pour près de la moitié des agriculteurs en 2019
Selon notre baromètre Agrodistribution-ADquation, 45 % des agriculteurs déclarent que leur trésorerie s’est dégradée en 2019. Tour d’horizon dans le Massif central et en Bourgogne-Franche-Comté.
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En 2019, 45 % des agriculteurs interrogés dans le cadre de notre baromètre Agrodistribution-ADquation ont déclaré que leur trésorerie s’est plutôt dégradée. Si cette proportion est en baisse par rapport à 2018 (62 %), elle est toutefois plus élevée dans le Sud (51 %) et dans le Centre (50 %).
Pour 41 % des agriculteurs, leur trésorerie s’est stabilisée. Et pour 13 %, elle s’est plutôt améliorée, plus particulièrement dans l’Ouest (21 %) et le Nord-Est (17 %), ou chez ceux ayant 150 ha de SAU ou plus (17 %).
L’élevage en difficulté dans le Massif central
Annabelle Barthélémy-Dubost, du service études et références du Cerfrance Massif central, nous a fait un état des lieux de la trésorerie dans sa région, couvrant l’Auvergne et la Lozère, et principalement tournée vers l’élevage.
Pour l’exercice comptable de septembre 2018 à avril 2019, la trésorerie nette a chuté de 50 % en bovins viande par rapport à l’exercice précédent, et de 10 % en bovins lait. « L’été a été sec, les charges alimentaires ont donc été en forte hausse. En bovins viande, cette baisse de trésorerie est d’autant plus marquée du fait d’investissements autofinancés », explique-t-elle. Ces chiffres semblent cohérents avec les résultats de notre baromètre, les éleveurs représentant 45 % des agriculteurs sondés. Pour l’exercice 2019-2020, « les trésoreries vont baisser, on en est à peu près sûrs, en raison d’un deuxième été 2019 très sec avec des charges alimentaires qui ont forcément augmenté ».
« La trésorerie correspond à l’argent mobilisable sur du court terme pour l’exploitant, soit créances + disponibilités − dettes à court terme, ajoute-t-elle. Mais il peut y avoir une différence entre le ressenti et les chiffres car la trésorerie tient compte des stocks, ce dont tous les agriculteurs n’ont pas conscience. »
En Bourgogne-Franche-Comté, ça baisse en céréales
Autre région, autres tendances. Selon Bruno Laurent, référent conseil au Cerfrance de Saône-et-Loire, « les choses se sont globalement stabilisées en 2019, notamment en bovins viande et bovins lait », ces derniers représentant respectivement 50 % et 6 % de la clientèle. « En céréales, c’est là où ça a baissé, notamment avec des colzas qui n’ont pas été au rendez-vous, tout comme les maïs. » Les céréaliers représentent 8 à 10 % de la clientèle et les agriculteurs en polyculture-élevage, 25 %.
Lucie PetitPour accéder à l'ensembles nos offres :