La hausse de la sole de maïs se confirme
Comme l’indique notre baromètre Agrodistribution-ADquation, que nous avons soumis à Matthieu Çaldumbide, de l’AGPM, les surfaces françaises de maïs vont sans doute nettement remonter en 2020. Les difficultés de semis d’automne n’y sont pas étrangères.
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Si l’Association générale des producteurs de maïs évoque une hausse de la sole française de maïs fourrage de 1 %, après échange avec les semenciers, le syndicat est encore plus optimiste, malgré la faiblesse des cours, vis-à-vis de la sole de maïs grain à venir.
« Néanmoins, le marché a beaucoup de difficultés à mettre une estimation », indique Matthieu Çaldumbide, directeur adjoint de l’AGPM. Manifestement, le chiffre de + 11 % publié par Stratégie Grains dans son rapport de janvier, paraît surestimé selon les opérateurs.
Une hausse de la sole de 5 à 7 %
L’AGPM table davantage sur une augmentation de 5 à 7 % de la sole de maïs grain, malgré tout relativement significative, et qui porterait les surfaces de 1,44 Mha en 2019, à 1,5-1,55 Mha en 2020. « Il y a quelques manques sur certaines variétés, mais le marché en semences de maïs est fourni », croit savoir Matthieu Çaldumbide, alors que la disponibilité en semences de sorgho et tournesol est quasi nulle.
Les progressions les plus importantes sont attendues dans les régions où les difficultés de semis des céréales à paille et du colza ont été les plus marquées, et qui laissent de nombreux hectares vacants, au pire pour les friches, au mieux pour les cultures de printemps dont le maïs. C’est particulièrement le cas de la façade atlantique, de la Bretagne à Poitou-Charentes, où l’AGPM perçoit « un signal de hausse » de la sole.
Dynamique inversée en Rhône-Alpes
Notre sondage Agrodistribution-ADquation confirme ce sentiment général puisque, si 52 % des maïsiculteurs envisagent une stabilité de leur sole de maïs, 27 % estiment pouvoir en semer plus (contre 19 % qui disent moins). Dans la région Ouest justement, 38 % des producteurs de maïs comptent en semer plus qu’en 2019, contre 14 % qui pensent en semer moins. Le Nord-Est est également dans ce mouvement, malgré tout plus modéré, avec des chiffres respectifs de 27 et 18 %.
A contrario, dans le Centre, la Bourgogne et le nord de Rhône-Alpes, la tendance est inversée : 28 % projettent d’en semer moins, et 15 % plus. « Ces résultats sont tout à fait en ligne avec les informations que l’on a », observe Matthieu Çaldumbide, évoquant des contre-performances enregistrées ces deux dernières années en Rhône-Alpes.
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :