Saaten-Union réduit le coût de production des hybrides
Un aspirateur à pollen pour renforcer la pollinisation des blés hybrides et une mesure ultrarapide du taux d’hybridité des hybrides, Saaten-Union France a profité de son 20e anniversaire pour présenter le 13 juin, sur sa plateforme d’Estrées-Saint-Denis, ces deux innovations.
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« En production de semences hybrides, les recherches se focalisent beaucoup sur la stérilité des plantes femelles, mais peu sur la pollinisation, explique Jean-Benoît Sarazin, directeur technologie chez Asur Plant Breeding, la filiale recherche de Saaten-Union en France. Nous avons choisi de nous intéresser aussi au pollen qui constitue un enjeu essentiel dans la production des semences hybrides. »
L’aspirateur Pol’Hy commercialisé en 2023
Plusieurs années de recherche sur l’amélioration de la pollinisation croisée chez le blé, l’ont amené à concevoir, en collaboration avec l’Irstea et Syngenta, une machine qui aspire le pollen de bandes de blés mâles, pour l’apporter sur les plantes femelles, augmenter ainsi la pression de pollen sur les épis et obtenir une meilleure fécondation.
« Cet aspirateur à pollen va nous permettre de pallier la variabilité des floraisons selon les variétés et les conditions climatiques, et de combler le manque de pollen », indique-t-il. Ce concept en cours de brevet, appelé Pol’Hy, devrait être commercialisé en 2023.
L’analyse de 100 grains par parcelle
Autre innovation mise au point pour Asur Plant Breeding par l’université Jules Verne d’Amiens cette fois : la mesure du taux d’hybridité des hybrides par marqueurs moléculaires, baptisée THyC. « Il est désormais possible de savoir si un grain de blé est issu du pollen de sa mère, ou du pollen de la variété choisie comme mâle, en vérifiant simplement la présence de trois marqueurs sur son ADN, détaille Emilie Jacob, de l’université Jules Verne. Il suffit d’analyser 100 grains dans une parcelle pour vérifier, avec la plus grande fiabilité, le taux d’hybridité d’une parcelle. Alors que jusqu’à présent, la méthode qui consiste à poser des bonnettes sur des épis et à vérifier ensuite épi par épi, s’il a été fécondé ou pas, est longue et très fastidieuse. »
La méthode THyC est en cours d’évaluation par le Soc, service officiel de contrôle, et pourrait bien devenir un jour la méthode officielle de contrôle de l’hybridité des hybrides. « Ces deux innovations devraient nous permettre d’accroître le rendement en semences pour Pol’Hy et d’optimiser la supply chain en production de semences pour THyC donc, dans les deux cas, de contribuer à réduire le coût de production des hybrides », ajoute Jean-Benoît Sarazin.
Blandine CailliezPour accéder à l'ensembles nos offres :