Usines Saint Louis Sucre Un projet de reprise, peut-être sous forme de coopérative
Les producteurs de betteraves sont en train de mettre sur pied un plan de reprise des usines de Cagny et d'Eppeville. Gros obstacle à ce projet, Südzucker s'oppose à la cession de ses deux usines. Les agriculteurs ont prévu de manifester le 7 mai, devant l'ambassade d'Allemagne, à Paris, pour tenter de le faire plier.
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À la demande des agriculteurs concernés par le projet de fermeture des sucreries Saint Louis Sucre de Cagny, dans le Calvados, et d'Eppeville, dans la Somme, la CGB vient d'annoncer qu'elle travaille depuis deux mois sur un plan de reprise, avec l'aide de cabinets spécialisés. « Ce projet est en phase de finalisation et repose sur un investissement des planteurs de betteraves, il pourrait prendre la forme d'une coopérative, précise Jean-Jacques Fatous, directeur adjoint de la CGB Somme. Nous y travaillons avec des partenaires, banques, services économiques des régions, etc. » Les deux autres coopératives françaises, Tereos et Cristal Union, ne semblent pas être concernées par le projet. Ce plan de reprise sera ensuite présenté lors d'une réunion fixée le 15 mai prochain à Strasbourg, avec les dirigeants de Südzucker.
Un investissement accessible, un prix pour la betterave rémunérateur
« Pour qu'un maximum des 1 275 planteurs d'Eppeville et 1 000 planteurs de Cagny puisse adhérer au projet, l'investissement pour les agriculteurs doit rester accessible, ajoute le responsable de la CGB Somme qui reconnaît qu'un montant de l'ordre 1 000 €/ha ou de 10 €/tonne pourrait être envisagé. Il faudrait aussi que les agriculteurs s'engagent sur le long terme. En contrepartie, le projet doit pouvoir leur proposer un prix pour leurs betteraves qui soit rémunérateur, les discussions sont en cours. » Mais un obstacle, et non des moindres, persiste pour que les agriculteurs puissent mener à bien ce projet, le fait que pour le moment Südzucker s'oppose à tout plan de reprise. C'est pourquoi la CGB a décidé d'organiser le 7 mai, devant l'ambassade d'Allemagne à Paris, une nouvelle manifestation. Son objectif est de faire plier Südzucker et que ses dirigeants acceptent ce plan.
Les planteurs et les salariés ne sont plus seuls
« Après notre entrevue avec Südzucker, le 22 mars dernier, nous sommes déterminés à maintenir la production dans ces usines, déclare Franck Sander, président de la CGB. Même si nos visions sont divergentes et que Südzucker ne croit plus à la production de sucre en France, il serait inconcevable qu'il ne puisse permettre aux planteurs de betteraves de Cagny et d'Eppeville de s'organiser pour maintenir ces usines en activité et permettre aux agriculteurs de poursuivre la culture de la betterave. » Les agriculteurs et les salariés ne sont pas seuls dans la démarche. Ils ont reçu, depuis l'annonce du projet de fermeture de Cagny et d'Eppeville en février dernier, le soutien d'élus, députés, sénateurs, élus de Régions et de départements, de l'Administration et des ministères de l'Agriculture et de l'Économie.
Blandine Cailliez
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