CONSEIL LA PAROLE À MICHEL PORTIER, directeur général d'Agritel : « Renforcer nos compétences par de l'info qualifiée »

Comment avez-vous opéré pour cette augmentation de capital ?

Agritel a décidé lors de son AG de mai de faire passer son capital de 10 000 à 250 000 € grâce à un mécanisme d'incorporation de réserves qui permet de réaliser une augmentation de capital depuis les réserves de la société, sans changement d'actionnariat, donc tout en conservant notre indépendance. Ce réinvestissement va servir au financement du développement. De fait, on ne s'interdit pas des partenariats ou des prises de participation dans des entreprises étrangères, mais il y a aussi une volonté très forte de renforcer nos compétences par de l'information qualifiée, et c'est essentiel pour devenir à l'horizon 2020, n° 1 en Europe.

Comment comptez-vous renforcer ces compétences ?

Nous venons de mettre en place un crop tour dans deux pays clés, la Roumanie et l'Allemagne, avec deux consultants, un agronome et un analyste. Et pour la récolte 2016, on va sûrement étendre le dispositif à la Bulgarie et à la Pologne. L'objectif est de développer un European Agritel Tour qui va alimenter une base de données gérée par AgriNext. En dehors de l'Europe, en plus de l'Ukraine où malgré la crise nous serons à l'équilibre en 2015, et de la Chine, nous mettons un pied au Maroc.

Pourquoi le Maroc ?

Le Maroc est une porte d'entrée vers le Maghreb, puis l'Afrique. Et aujourd'hui, on ne peut pas analyser le marché sans prendre en compte l'Afrique. Par ailleurs, le Maghreb est le premier acheteur de céréales de la France. L'avantage du Maroc est que c'est un pays stable politiquement, où l'on parle français, et à 3 heures de Paris par avion. Là-bas, on a déjà commencé des formations, on va continuer à prendre des contacts, à renforcer notre expertise et peu à peu à aller dans le conseil. Avec l'embauche il y a deux mois d'Alexandre Boy, ex-chargé de mission Maghreb-Afrique pour France export céréales, nous avons aujourd'hui dans notre bureau parisien deux consultants dédiés au Maroc.

Renaud Fourreaux