Sud-Ouest Agribio Union se sépare de son DG et revoit sa stratégie
La montée en puissance de la production de céréales et d'oléoprotéagineux bio est si importante qu'elle oblige les six coops fondatrices d'Agribio Union, dans le Sud-Ouest, à se réorganiser. Ce qui pousse vers la sortie le DG, Nicolas Lecat.
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Si Agribio Union se sépare de son directeur général, Nicolas Lecat, présent à la tête de l'entreprise depuis vingt ans, l'union de coops n'en reste pas moins très active et affiche même de grandes ambitions.
« Aucune dissolution d'Agribio Union n'est à l'ordre du jour, confirme Olivier Ladevèze, son président. Les six coops (1) qui la composent ont réaffirmé leur attachement à l'union, qui offre aujourd'hui de très belles perspectives. Mais les volumes se développent tellement vite que nous avons dû modifier notre stratégie. » Une orientation qui, visiblement, ne plaît pas à Nicolas Lecat, lequel, selon Olivier Ladevèze, « ne se retrouve plus dans la nouvelle stratégie d'Agribio Union ».
125 000 tonnes attendues en 2020
Alors qu'elle a commencé, il y a vingt ans, en collectant 10 000 t, Agribio Union a stocké et commercialisé 63 000 t de céréales et d'oléoprotéagineux bio en 2017, 55 000 t en 2018 (contre 70 000 t attendues, si les conditions climatiques avaient été meilleures) et devrait atteindre 125 000 t en 2020.
« Nous allons passer de 1 500 producteurs bio aujourd'hui à 2 000 dans deux ans, poursuit Olivier Ladevèze. En 2018, nous avons enregistré 15 000 ha supplémentaires en conversion, et il y en aura autant en 2019 et en 2020. Devant l'urgence de la situation, nous devons changer de braquet. »
Les coops réintègrent leurs techniciens bio
Afin que leur activité de conseil soit plus efficace sur le territoire, face au nombre grandissant d'adhérents travaillant en bio, les six coops ont ainsi repris la gestion directe de leurs techniciens, auparavant détachés auprès d'Agribio Union, ainsi que l'organisation de leurs productions. Elles ont aussi réintégré la distribution d'agrofournitures.
Elles vont également devoir stocker elles-mêmes une partie des volumes, car Agribio Union, qui a investi 5,3 M€ en 2018 dans un nouveau silo de 11 200 tonnes, à Monbahus (Lot-et-Garonne), ne va pas pouvoir construire d'autres outils assez rapidement. L'union envisage cependant, d'ici à 2020, un nouveau site de stockage dans le nord du Gers, où de gros volumes vont arriver.
L'union garde son rôle structurant des relations amont-aval
« Agribio Union garde toutefois son activité de valorisation des produits et ses relations privilégiées avec le marché qui lui permettent de structurer l'offre amont-aval et de mettre en place les cahiers des charges demandés par les clients, précise le président. Aujourd'hui, les surfaces arrivent, il faut qu'il y ait un marché en face et que les débouchés soient sécurisés. »
Nicolas Lecat quittera l'entreprise fin février d'un commun accord. Les coops ont mis en place un directoire de trois personnes pour la gérer, en attendant qu'un remplaçant soit recruté, d'ici à la fin de l'exercice au 30 juin 2019.
(1) Acteo (Vivadour), Alcor (Terres du Sud), Alliance Occitane (Arterris), Coop Agribio, Euralis et Maïsadour.
Florence Jacquemoud
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