Tech & bio 2017 Perret, Bernard, Cocebi… Ils racontent le bio
Le 20 septembre, près de Valence (Drôme), se tenait la cinquième édition du salon Tech & bio, dédié au secteur. Le groupe Perret, les Ets Bernard, la Cocebi et Coop de France témoignent, entre nouveaux projets et bilan d'une bonne récolte 2017.
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Comme le résume ce distributeur croisé au détour d'une allée, « c'est très sympa, Tech & bio. Il y a une ambiance d'innovation, d'optimisme qu'on ne sent plus vraiment dans les salons conventionnels ». De fait, l'histoire du salon qui se tient une année sur deux, est une success-story : créé en 2007, il affichait alors 4 000 visiteurs pour 85 exposants. Cette année, il compte 350 exposants, et attend 17 000 visiteurs.Malgré la bonne santé du secteur du bio, l'édition est marquée par les incertitudes sur les aides. « La problématique des aides pas payées, pas pérennisées, limite les conversions », résume Jean Buet, à la tête de la coopérative Cocebi, en Bourgogne. Même si de l'autre côté, les difficultés en conventionnel, notamment, poussent les agriculteurs à sauter le pas. Et c'est toute la filière qui se met au bio.Bientôt un silo bio au groupe PerretAu groupe Perret qui couvre un large croissant dans le sud-est de la France, le bio n'est pas encore une filière en tant que telle. Mais le sujet est bien avancé. Actuellement, « nous avons six conseillers techniques, dont deux sur des aspects de protection intégrée, qui travaillent sur le bio », indique François Grange, responsable de la zone Rhône-Alpes chez le négociant. Ces CAP (conseillers agronomiques préconisateurs) sont mixtes.
Côté collecte, elle est actuellement faite via des partenariats, comme avec les Moulins Marion. « Mais on va reprendre un silo conventionnel qui sera dédié au bio, annonce François Grange. On a déjà les débouchés. » A l'origine de ce nouveau projet, « on faisait du suivi technique et des agriculteurs nous ont dit, si vous faites de la collecte, on vous suit. » Même si le groupe reste surtout intervenant sur l'amont.Bio Bernard est néChez Bernard Productions végétales, 2017 aura été la seconde campagne de collecte bio. A la base, le soja alimentaire : « Nous avions une filière classique, et il y avait une demande de l'aval pour du bio », relate Michel Fournier, qui s'occupe du bio sur la partie sud de la zone du négoce. Un silo conventionnel a été dédié au bio et la filière Bio Bernard est née en avril dernier.
« Au total, une quarantaine d'agriculteurs bio travaillent avec nous, explique Michel Fournier. Certains étaient déjà en bio et sont venus chez nous, d'autres sont en train de passer le pas. » Le conseiller, depuis neuf ans chez Bernard PV, conserve des clients en conventionnel.Collecte doublée chez Cocebi
Jean Buet, à la tête de la coopérative Cocebi et union bio semences (ubios), dresse un bilan positif de la collecte 2017, avec toutefois des zones plus hétérogènes. « En Bourgogne et en Lorraine, il y a eu des coups de chauds violents au printemps, ce qui a impacté les pois et les lentilles », illustre-t-il.Et surtout, « on a vu un phénomène remarquable : rendement et protéine ont été au rendez-vous », relate Jean Buet, qui dresse deux hypothèses : un hiver pas trop froid favorable à la minéralisation et un effet reliquat. Des explications possibles, mais avis aux agronomes ! « Il y a même des orges de printemps qui ne passent pas en brasserie à cause de la protéine », note Jean Buet. Au total, l'union vise 65 000 tonnes. Une belle progression : chez Cocebi, les volumes ont doublé par rapport à l'an dernier, passant à 30 000 tonnes en consommation, et 3 000 tonnes en semences.2017, l'année du C2Chez Coop de France Midi-Pyrénées, Pierre Pradalié dresse un bon bilan de collecte qui s'est terminée. « C'est une bonne année, on a eu une collecte beaucoup plus abondante en blé, avec une bonne qualité », explique l'intéressé. Mais surtout, « c'est l'année du C2 (deuxième année de conversion). Il y en a eu énormément en 2015 et 2016. »
Et 2018 ? « A priori les conversions se sont tassées, vu les incertitudes sur les aides. » Un C2 en 2017 qui a été bien absorbé : « On a solutionné le problème du stockage et on a beaucoup échangé notamment avec les fab en amont. On devrait avoir consommé une grande partie du C2 cette année, et les volumes restants pourront passer l'année suivante. »
Marion Coisne
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