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Normandie  Maîtres laitiers du Cotentin voit plus loin que la Chine

« Ce marché chinois doit nous servir de tremplin pour gagner ensuite d'autres marchés et positionner la coopérative sur le chemin du grand export vers les pays émergents », évoquait Jean-François Fortin, le directeur général de MLC, lors de l'AG du groupe. © A. DUFUMIER « Ce marché chinois doit nous servir de tremplin pour gagner ensuite d'autres marchés et positionner la coopérative sur le chemin du grand export vers les pays émergents », évoquait Jean-François Fortin, le directeur général de M

La nouvelle unité de Méautis doit être le fer de lance de la stratégie de la coopérative des Maîtres laitiers du Cotentin visant à atteindre les marchés des pays émergeant en général. C'est ce qu'on apprenait mardi 19 septembre à l'occasion de leur assemblée générale.

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La nouvelle unité industrielle de Méautis en partie dédiée au grand export (116 millions d'euros) est chargée d'approvisionner un contrat de dix ans portant sur la production annuelle de 690 millions de briquettes de 20 cl de lait de 3e âge infantile pour le client chinois Synutra. « Pour nous, c'est le deuxième virage stratégique depuis la décision de se lancer dans la fabrication de produits ultra-frais il y a quarante ans », expliquait Christophe Levavasseur, président de la coopérative des Maîtres laitiers du Cotentin, à l'occasion de l'assemblée générale. Mais le groupe ne veut pas s'arrêter là.Faire évoluer les métiers« Ce marché chinois doit nous servir de tremplin pour gagner ensuite d'autres marchés et positionner la coopérative sur le chemin du grand export vers les pays émergents. Je pense à des régions comme l'Inde, l'Amérique du Sud, l'Afrique… », évoquait Jean-François Fortin, le directeur général de MLC. Le chemin du grand export n'est cependant pas toujours facile et MLC a pu le constater cette année avec une réception de l'agrément d'exportation vers la Chine avec trois mois de retard qui a reporté d'autant la mise en route de la nouvelle unité de production.

La nouvelle unité de production de Méautis, livrée en avril n'a pu démarrer que fin juin 2017. La coopérative a reçu son agrément d'exportation vers la Chine trois mois plus tard que prévu. © A. DUFUMIER

« Avec le grand export, nous sommes amenés à faire évoluer nos métiers en intégrant des équipes multilingues, des juristes… », constate Jean-François Fortin. En 2016-2017, la construction de l'usine de Méautis n'a pas empêché le groupe d'investir en croissance externe, en rachetant Yéo et Réo qui sont regroupés au sein de la filiale industrielle Evoling et qui bénéficient déjà de la force de vente en restauration hors foyer de la puissante filiale de distribution France-Frais (1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires).Une collecte en hausseMalgré un volume collecté en hausse de 1,63 % (408 millions de litres de lait), l'effet de la baisse des prix de vente pour MLC (hors filiales), a entraîné sur l'exercice 2016-2017 (clôture 31 mars), un repli de 3 % du chiffre d'affaires qui s'établit à 315 millions d'euros. Sur la période, la coopérative a dégagé un résultat posi­tif de 2,524 millions d'euros. La ligne de conduite de MLC est de viser chaque année un objectif de 10 millions d'euros de résultat net pour garantir la pérennité et les investissements.Sauf que cette année, la coopérative a accepté de mettre son résultat comme variable d'ajustement pour soute­nir ses producteurs au travers de la rémunération du lait. Elle a par ailleurs fait jouer la solidarité avec sa filiale France-Frais à hauteur de 10,6 millions d'euros sous forme de dividendes qui techniquement ont servi à abonder un système de soutien de prix du lait à hauteur de 25 €/1 000 l. Par ailleurs, 3 millions d'euros liés à l'impact du retard pris dans la mise en route de la nouvelle unité de production, ont été affectés à l'exercice 2016-2017.Droits à produire en plusLe nouveau marché chinois offre un débouché pour environ 80 à 100 millions de litres de collecte supplémentaire. Les adhérents ont ainsi carte blanche pour produire 20 % de plus que leur référence. Les éleveurs qui souhaitent produire encore davantage doivent, quant à eux, se constituer un dossier avec leurs partenaires, banque et centre de gestion. La collecte s'est affichée en hausse de 4,93 % en août et la tendance était à une hausse de 7 % en septembre. « Le cheptel et les fourrages sont là qui nous laissent espérer que la belle orientation de la collecte pourra se poursuivre jusqu'à la fin de la campagne », indique Jean-Yves Duplenne, directeur de la production de MLC.

Alexis Dufumier

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