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Betteraves  Bientôt une sucrerie belge près de la frontière

La construction de la sucrerie va mobiliser 329 M€. Elle sera située à Seneffe, le long de l'autoroute E19, entre Bruxelles et Charleroi, au coeur de la région betteravière belge. © CoBT-ADEM-Google La construction de la sucrerie va mobiliser 329 M€. Elle sera située à Seneffe, le long de l'autoroute E19, entre Bruxelles et Charleroi, au coeur de la région betteravière belge. © CoBT-ADEM-Google

La coopérative des betteraviers transformateurs, CoBT, travaille depuis trois ans à la création d'une nouvelle sucrerie à Seneffe, en Wallonie, près de la frontière française. Les agriculteurs belges ou français qui souhaitent la suivre dans l'aventure ont jusqu'au 31 janvier 2019 pour s'engager.

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Dans un contexte complètement libéralisé pour la culture de la betterave en Europe, quelques agriculteurs belges ont eu l'idée de se lancer dans le projet de création d'une toute nouvelle sucrerie alors que, depuis une vingtaine d'années, de nombreuses sucreries sur le territoire de l'Union européenne ont fermé. La nouvelle sucrerie devrait être implantée à Seneffe, dans le sud de la Belgique, à 35 km de Jeumont dans le département du Nord (France).« Nous sommes convaincus que la période d'incertitude qui résulte de l'abolition des quotas peut se transformer en fenêtre d'opportunité, explique Benoît Haag, coordinateur du projet. Notre objectif est de valoriser la majeure partie du sucre localement, et en partant d'une construction complètement neuve, d'être compétitifs. Ce qui nous permettra d'apporter une rémunération équitable aux agriculteurs. »Un rayon de 100 à 120 km autour de SeneffeLes agriculteurs concernés se sont regroupés au sein de la CoBT et ont organisé, depuis début décem­bre 2018, dix-huit réunions pour faire adhérer à leur projet, des agriculteurs belges, mais aussi français, dans un rayon de 100 à 120 km autour de Seneffe.Ils demandent pour cela aux futurs planteurs un apport de 30 €/t de betterave. Les agriculteurs ont jusqu'au 31 janvier 2019 pour s'engager. La CoBT a prévu dans la foulée de lancer la construction de la sucrerie qui devrait être finalisée le 1er septembre 2021, donc à même de transformer les premières betteraves fin 2021.Un pari très audacieuxLe projet va mobiliser 329 M€, dont 100 M€ de fonds propres, 220 M€ d'emprunt et environ 10 M€ de subventions. « La sucrerie, d'une capacité de 14 000 t/j, fonctionnera 115 jours par campagne, et ne mobilisera que la moitié des surfaces abandonnées par la culture betteravière depuis le début des années 2000 en Belgique, précise Benoît Haag. Dans les conditions de prix actuels, en repartant d'une feuille blanche, notre modèle économique nous permettrait de rémunérer les planteurs, 35 €/t, le transport étant à la charge de la sucrerie. »À titre de comparaison, cette année, les agriculteurs français ont été payés de leurs betteraves entre 23 et 28,50 €/t. Ce pari très audacieux parviendra-t-il jusqu'à son terme ? L'avenir le dira.

Blandine Cailliez

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