Alsace Le Comptoir compense le recul de l'activité céréales
Le Comptoir agricole a compensé le chiffre d'affaires en retrait de son activité céréales sur l'exercice 2016-2017 par l'arrivée d'une section élevage, en attendant la nouvelle progression que doit lui donner en 2017-2018 un pôle viticole renforcé.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
De l'aveu même de Marc Moser, son président, le groupe Comptoir agricole a vécu un exercice « compliqué » annoncé par la mauvaise récolte 2016. La collecte recule de 873 000 tonnes à 784 000 tonnes.
Comme un coup dur n'arrive jamais seul, la coopérative, dont la ressource est constituée à 77 % de maïs, perd un débouché de 100 000 tonnes avec la fermeture par Dacsa de sa semoulerie de Strasbourg. Le gros de ce volume (environ 70 000 t) sera à l'avenir à écouler sur un marché nord européen soumis à une forte concurrence mondiale. « C'est un manque à gagner de 1 euro par tonne », évalue Antoine Wuchner, responsable de la filière céréales.
L'élevage a apporté 23 millions d'euros
A 317 millions d'euros, pour un « petit » résultat de 1 million d'euros, le chiffre d'affaires 2016-2017 ne se ressent pas de ces péripéties car l'ensemble des filières, hors céréales, entrent désormais pour 45 millions d'euros dans l'activité du groupe. La section élevage créée pour pallier la défaillance de Copvial a en grande partie maintenu le nombre de bêtes vendues. En près de neuf mois, 8 400 bovins et 93 000 porcs charcutiers apportent un chiffre d'affaires d'un peu plus de 23 millions d'euros.
L'activité houblon a lancé sa marque Hop France pour commercialiser ses variétés aromatiques sur tous les marchés mondiaux. En 2017-2018, le pôle viticole, né de la fusion de la filiale viticole du groupe avec Alsace Appro et la coopérative du Piémont, apportera une contribution supérieure à ses 8,7 millions d'euros actuels.
« Une danse fatigante »
Denis Fend, directeur général du groupe, serait plus rassuré si ces perspectives s'inscrivaient dans un cadre politique plus prévisible. « L'agriculture est un peu devenue le jouet de l'Etat », a-t-il fulminé devant l'assemblée générale du 21 décembre 2017 en évoquant le cas des produits phytosanitaires. « Alors qu'il faudrait fixer un cap et s'y tenir pour permettre aux agriculteurs et à leurs filières de travailler, les règles changent sans cesse. C'est une danse fatigante qui empêche de faire du résultat. »
Christophe Reibel
Pour accéder à l'ensembles nos offres :