EGalim Les dix solutions de Coop de France pour assainir les relations commerciales
Lors d'une conférence de presse au Space à Rennes, mardi 12 septembre, Coop de France a insisté sur ses propositions dans le cadre de l'atelier des Etats généraux de l'alimentation sur les relations commerciales.
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Si Coop de France participe à tous les ateliers déclinés dans le cadre des Etats généraux de l'alimentation, l'organisation représentant les coopératives agricoles est plus particulièrement investie dans le groupe planchant sur les relations commerciales et également celui sur l'international. Elle a profité du Space à Rennes pour exposer devant la presse les principaux points d'amélioration en matière de relations commerciales, afin de garantir une meilleure répartition de la valeur ajoutée jusqu'à l'agriculteur.« Nous souhaitons également agir pour réorganiser le code du commerce en simplifiant le chapitre traitant des relations commerciales », avance Michel Prugue, président de Coop de France. En effet, l'empilement des textes (trois lois, ces trois dernières années) a rendu le dispositif illisible avec des interprétations divergentes.Cinq mesures pour 2018Coop de France situe son action sur un gradient de temps. Horizon juin 2018 pour le code du commerce. A plus court terme, elle vise les négociations commerciales de 2018 entre les acheteurs de la grande distribution et les fournisseurs, industriels de l'agroalimentaire, avec cinq mesures : la suppression de l'intégration obligatoire du prix prévisionnel moyen, le renforcement de la clause de renégociation, le renforcement des moyens de la CEPC (Commission d'examen des pratiques commerciales), le renforcement des contrôles de la DGCCRF et la création de valeur en mettant fin à la guerre des prix, grâce à trois leviers que sont le rehaussement du seuil de revente à perte, l'encadrement rénové des promotions et la précision de la définition du « prix de cession abusivement bas ».« Si la loi Sapin 2 propose une meilleure transparence des prix, celle-ci est infaisable sur un plan opérationnel. De plus, cette loi risque de figer la rémunération du producteur, d'où notre souhait de supprimer l'intégration du prix prévisionnel moyen », détaille Rachel Blumel, directrice de Coop de France Agroalimentaire.Pouvoir renégocier les hausses des chargesPar ailleurs, la clause de renégociation doit être renforcée « selon les aléas, et prendre également en compte, au-delà de la volatilité des prix à la production, la hausse des coûts de l'énergie, du transport et du travail. Cette renégociation doit permettre de faire passer une partie des hausses subies, ajoute la directrice du pôle agroalimentaire. Et elle doit se faire dans des délais courts avec une obligation de résultat ». En fait, l'enjeu est de définir à partir de quand les prix pratiqués par les acheteurs sont inférieurs aux prix de revient et mettent en danger une filière.Une norme et un label pour des achats responsablesLes représentants de Coop de France comptent aussi sur l'évolution des comportements d'achat, notamment sur le déploiement de la norme sur les achats responsables dans le secteur alimentaire, la norme Iso 20400 publiée en janvier 2017. « Il serait souhaitable que chaque enseigne fasse suivre une formation à ce sujet à ses acheteurs. De grands groupes comme SNCF ou encore Engie l'ont fait », précise Rachel Blumel.Coop de France espère que cette norme puisse influencer les négociations de 2018-2019 au même titre que le développement du label relations fournisseurs responsables. Et compte également sur une articulation entre les différents systèmes de médiation (inter-entreprises, relations agricoles, Haut conseil de la coopération agricole, enseignes de la distribution) pour faire évoluer les comportements.
Hélène Laurandel
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