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Auvergne Chez Limagrain, les phytos, ce ne sont que « quelques millions d'euros »

Jean-Yves Foucault, président, et Damien Bourgarel, directeur général de Limagrain © R. FOURREAUX Jean-Yves Foucault, président, et Damien Bourgarel, directeur général de Limagrain © R. FOURREAUX

Lors d'un déjeuner avec la presse, à Paris, le 16 janvier, Limagrain est revenu sur le redressement de son résultat net ainsi que sur les EGalim dont l'annonce de la séparation du conseil et de la vente. Pour enfin menacer de ne plus faire de recherche en France si les saccages de parcelles d'essais se reproduisent.

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Après s'être présenté à la presse, le nouveau directeur général de Limagrain, Damien Bourgarel, a embrayé sur les Etats généraux de l'alimentation (EGalim) « qui vont contribuer à redéfinir notre modèle agricole et agroalimentaire français ». Même s'il trouve que pour l'instant, ça n'a rien changé concernant les négociations commerciales, le président Jean-Yves Foucault, a salué l'initiative du gouvernement « car cela a amené à la même table des gens qui échangeaient très peu voire pas du tout ».

Il a néanmoins souligné l'importance « d'avoir un cadre, un guide, sur ce que l'on attend des agriculteurs, et un peu de temps pour ces adaptations. » Et de mettre en avant son modèle de « circuit court agro-industriel » avec achat de blé auprès de ses adhérents dans un tunnel de prix, dont « le prix plancher est aujourd'hui 15 à 20 euros au-dessus du marché ».

« La coopérative est d'abord un outil de collecte »

Interrogé par nos soins sur la question de la séparation du conseil et de la vente des phytos, Jean-Yves Foucault fait clairement le choix du conseil étant donné le positionnement filière de Limagrain, sachant que la vente ne représente que « quelques millions d'euros » pour cette petite coopérative. « On est d'abord un outil de collecte », a-t-il ajouté.

« Vous allez la garder comment la vente avec un réseau de distribution internet qui va se mettre à contacter tous nos adhérents ? », s'est-il de toute façon défendu, ajoutant que la distribution agricole « va se faire bousculer sérieusement ». « Le conseil, soit on le vendra, soit on l'intégrera dans nos filières, mais il faudra inventer quelque chose de nouveau. »

« Sortir la recherche du territoire national, ce serait un crève-coeur »

Sur un autre sujet, Limagrain s'est vu saccagé le 14 décembre dernier, à Verneuil-l'Etang (Seine-et-Marne), 37 hectares de blé d'essais pourtant « issus d'une sélection extrêmement classique ». « Si on a une répétition de ce genre de problèmes, je serai le premier à conseiller le groupe de sortir la recherche du territoire national », a menacé Jean-Yves Foucault, ajoutant que cela pourrait entraîner le mouvement des centres de décision.

« Ce serait un crève-coeur et ce n'est pas du tout ce que nous souhaitons », a-t-il précisé en demandant que « la justice sanctionne suffisamment » le « groupuscule » en question pour le dissuader de recommencer.

Attentif à toute opportunité en semences de maïs

Quatrième semencier mondial, Limagrain a enregistré en 2016-2017 un chiffre d'affaires de 2,6 milliards d'euros (+ 4,5 %) et doubler son résultat net à 92 millions d'euros « après une année très difficile », a ajouté Damien Bourgarel. Jean-Yves Foucault a salué « le redressement du résultat » en ajoutant que « le groupe doit avoir un résultat compris entre 80 et 100 millions d'euros », s'il veut envisager des acquisitions.

Limagrain cherche en effet à étendre ses positions mondiales pour son espèce phare, le maïs, en particulier en Afrique, en Asie et Amérique du Sud. Dans ce dernier continent, l'objectif est de doubler ses parts de marché, à 10 %. Si le groupe se refuse à dire s'il s'est positionné sur le rachat du semencier Nidera seeds, repris finalement par Syngenta, le dossier a été « regardé ». Pour 2017-2018, Limagrain attend une progression de 5 % du chiffre d'affaires en semences de grandes cultures, et 4 % en semences potagères.

Renaud Fourreaux

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