Energie propre  Le gaz arrive à la sucrerie Sainte-Emilie de Cristal Union

Cristal Union a décidé de remplacer le fuel par le gaz naturel pour faire tourner son usine de la Somme, Sainte-Emilie. Le groupe coopératif a dû pour cela investir en deux ans, 45 millions d'euros, dans une conduite pour acheminer le gaz jusqu'à la sucrerie, et dans une unité de cogénération d'énergie qui va transformer l'eau en vapeur d'eau et produire de l'électricité.

« Nous avons choisi cette source d'énergie car c'est la plus propre, a expliqué Olivier de Bohan, président du groupe coopératif Cristal Union. Elle va nous permettre de réduire notre consommation d'énergie de 10 % et nos émissions de gaz carbonique de 25 %. De même, les modifications dans le process vont nous permettre de supprimer notre consommation d'eau vis-à-vis de l'extérieur. La betterave est une racine très riche en eau. C'est l'eau extraite de la betterave qui va servir à l'alimentation en vapeur d'eau de l'usine. »Un plan qui concerne tous les sitesCe projet s'inscrit dans un plan global de développement durable pour l'ensemble des outils industriels de Cristal Union. Le groupe s'était fixé en 2010 des objectifs pour 2020, qu'il a déjà en bonne partie atteints. « Nous avons déjà réduit de - 9 % notre consommation d'énergie à la tonne de sucre produite, sur les - 12,5 % que nous nous étions fixés, de - 19 % nos émissions de CO2 sur un objectif de - 25 %, et de - 35 % notre consommation d'eau, sur un objectif de - 45 % », a précisé Michel Lombard directeur industriel de Cristal Union. Sainte-Emilie est d'ailleurs la dernière des dix sucreries du groupe en France, à passer au gaz.Deux nouvelles chaudièresA Sainte-Emilie, le groupe sucrier a investi, aux côtés du distributeur d'électricité, Sicae de la Somme et du Cambraisis, 10 millions d'euros pour acheminer le gaz naturel sur 8 kilomètres, jusqu'à la sucrerie. « Le reste de l'investissement a été consacré au remplacement des anciennes chaudières à fuel par deux chaudières à gaz qui vont produire 180 t/h de vapeur d'eau à 63 bars et 520° C, et un turbo alternateur capable de détendre de la vapeur d'eau sous pression et de produire de l'électricité, d'une capacité de 17,5 mégawatts de puissance électrique », souligne Vincent Lagasse, directeur de la sucrerie.Cette unité produira à la fois de la vapeur d'eau et de l'électricité qui serviront à faire tourner la sucrerie, sachant­ qu'une partie de l'électricité produite sera revendue à la Sicae. Les travaux sont en train de se terminer, mais la nouvelle installation ne sera pas prête à fonctionner en septembre 2017, elle n'entrera en service qu'en septembre 2018, pour la campagne 2018-2019.

Blandine Cailliez