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Centre-Val de Loire Plusieurs distributeurs victimes d'importants vols de phytos

Chez Axéréal, trois dépôts ont été cambriolés en l'espace d'une semaine. Les voleurs sont partis avec des volumes importants de phytos, et même le transpalette. Chez Axéréal, trois dépôts ont été cambriolés en l'espace d'une semaine. Les voleurs sont partis avec des volumes importants de phytos, et même le transpalette.

En l'espace de quinze jours, d'importantes quantités de produits phytos et de semences ont été subtilisées dans des dépôts des Ets Durand, de Centre ouest céréales et d'Axéréal. Pour des préjudices atteignant au moins 300 000 euros chacun.

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Après un épisode de vols de phytos en série en Poitou-Charentes en fin d'année dernière, c'est désormais la région Centre-Val de Loire qui est la cible des malfaiteurs, notamment l'Indre-et-Loire, l'Indre et le Cher.

Les Ets Durand ont été les premiers touchés, au dépôt de Cussay, en Indre-et-Loire, dans la nuit du 15 au 16 mars. Le dirigeant Philippe Durand décrit le mode opératoire : « Ils ont garé un camion et ont réussi à crocheter la porte du dépôt avant de s'y introduire. Ils ont fait une préparation de commande, ils ont filmé leurs palettes. Ils ont ensuite rentré le camion qu'ils ont chargé avec le transpalette. » Au total, ce sont 11 tonnes de phytos qui ont été dérobées pour un préjudice estimé à 339 000 euros. « Ce n'est pas une catégorie de produits qui est ciblée, on voit qu'il y a un peu de tout. Je pense qu'ils connaissent le métier. »Des semences aussi chez Centre ouest céréalesQuelques jours plus tard, les malfaiteurs récidivent, toujours dans le sud du département. C'est cette fois le dépôt de Descartes de Centre ouest céréales, qui est « visité ». Plusieurs centaines de milliers d'euros de produits phytos et de semences de maïs sont dérobés, « l'équivalent d'une semi-remorque ». « Ce dont on s'aperçoit, c'est que ce sont des professionnels, fait savoir François Pignolet, DG de Centre ouest céréales. C'est ciblé, organisé, ils ont une commande à honorer et ils se servent. » Il espère que la nouvelle traçabilité phytos qui est en train de se mettre en place permettra de pister ces filières, sans toutefois trop y croire.Trois dépôts concernés chez AxéréalEnfin, Axéréal confirme un « gros préjudice » commis il y a quelques jours au dépôt de Levroux, dans l'Indre, dans sa filiale Alliance négoce avec des vols de phytos et du transpalette. Là encore le préjudice est de l'ordre de plusieurs centaines de milliers d'euros. L'entreprise a également été touchée, de manière moins importante, une semaine plus tôt à Neuvy-Pailloux, puis cette semaine, dans la nuit du 27 au 28 mars, à Mehun-sur-Yèvre, dans le Cher. « En plein pic d'utilisation de produits phytos, on s'aperçoit qu'ils sont bien renseignés », confirme un porte-parole d'Axéréal.La piste de l'Europe de l'Est évoquéeTous ces préjudices atteignent plusieurs centaines de milliers d'euros. Rien que pour la marchandise. Sans compter les dégradations occasionnées, ni le temps passé à remettre en ordre la situation. Ces préjudices sont en tout cas bien plus élevés que ceux effectués en fin d'année dernière dans les Charentes, où l'on évoquait plutôt 30 000 euros par préjudice.Si la rumeur évoque une filière d'Europe de l'Est, certains acteurs estiment qu'une partie des produits reste vraisemblablement en France. Commandant de la compagnie de gendarmerie de Loches, le chef d'escadron Franck Duruisseau, parle de « bandes organisées ».

Face à cela, les autorités auraient mis en place récemment une cellule dédiée, hébergée au niveau de la Section de recherche de Bourges. Contactée, elle n'a pas souhaité communiquer.Renforcer la sécurité sur les sitesLes gendarmeries concernées invitent néanmoins les entreprises à se rapprocher des correspondants sûreté de la gendarmerie qui peuvent fournir des conseils de bon sens à titre gracieux. « J'ai demandé aux équipes de faire le tour des entreprises de distribution, ajoute de son côté Franck Duruisseau. On s'aperçoit en général qu'elles sont bien assurées, mais sont peu dotées d'alarmes anti-intrusion ou de caméras de vidéosurveillance. » Aux Ets Durand, on est justement en train de faire des devis.

Renaud Fourreaux

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