Login

Ouest  Agrial présente son plan « horizon 2025 »

Internationalisation, mutation du travail, amplification de la tendance « bien-être alimentaire »... Le plan stratégique « Horizon 2025 » s'inscrit dans la continuité de l'entreprise avec un effort déployé surtout pour faire évoluer la culture d'entreprise. © A. DUFUMIER Internationalisation, mutation du travail, amplification de la tendance « bien-être alimentaire »... Le plan stratégique « Horizon 2025 » s'inscrit dans la continuité de l'entreprise avec un effort déployé surtout pour faire évo

Au cours de son assemblée générale 2017, le 24 mai au Mans, Agrial a présenté son plan stratégique pour les huit prochaines années, après dix-huit mois de travaux.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« En 2025, la classe moyenne dans le monde représentera 4 milliards d'êtres humains pour 50 % de la population mondiale. Le marché des produits halal aura été multiplié par deux. Le marché du snacking aura continué de s'envoler notamment pour des préparations « saines ». Le marché du bio pourrait représenter entre 10 et 15 % du secteur alimentaire. En 2025, il y aura 50 milliards de capteurs dans le monde », a énuméré Ludovic Spiers, directeur général de la coopérative Agrial, le 24 mai dernier au Mans, en préambule de la présentation du plan stratégique d'Agrial « horizon 2025 », lors de l'assemblée générale annuelle du groupe.

De cette étude prospective du marché pour laquelle l'entreprise s'est fait aider des cabinets Xerfi, Alimavenir­ et Futuribles, Agrial en a retiré différentes décisions stratégiques validées après dix-huit mois de travaux qui ont mobilisé une réflexion interne importante. « La France ne représentera plus que 1 % de la population mondiale, ce qui veut dire que les perspectives seront assez fortement réduites sur notre terrain de jeu national (…) Nous voulons accélérer nos développements à l'international. Pour ce faire, nous voulons continuer de nous développer en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique de l'Ouest, mais nous avons aussi décidé de prospecter de nouvelles régions, en Asie, ou Moyen-Orient et en Afrique de l'Est. Nous réalisons déjà un tiers de nos ventes à l'international et nous allons amplifier cet esprit de conquête sur les marchés internationaux », a insisté Ludovic Spiers.

Agir sur toute la chaîne de valeur

« Dans un monde concurrentiel avec une volatilité des cours et des charges de productions, nous pensons qu'il faut encore mettre la priorité sur l'accroissement des performances de notre organisation, car c'est un paramètre que nous pouvons maîtriser », a indiqué le directeur financier du groupe, Yves Jacobs. Agrial veut ainsi se donner des moyens pour continuer d'améliorer la chaîne de valeur en supprimant les « non-valeurs » et ceci jusque dans les exploitations agricoles.

« Nous voulons faire émerger une véritable culture de groupe à tous les maillons autour de l'efficience organisationnelle et les référents techniques des agriculteurs seront également impliqués », poursuit le directeur financier. Le groupe s'engage par ailleurs à réduire de 10 % la consommation énergétique de ses activités à périmètre constant à horizon 2025.

Accompagner les mutations au travail

« Le modèle du salariat va évoluer et nos équipes devront s'adapter pour travailler de plus en plus avec des gens qui ne seront pas salariés de l'entreprise, précise Jean-Luc Duval, vice-président du groupe en charge de l'innovation. Nous travaillerons de plus en plus avec des équipes mélangées avec des non-salariés et des start-up. Nous allons réorganiser la vie de bureau pour laisser place encore plus à l'innovation et aux échanges. En 2025, nous aurons renouvelé 60 % de nos effectifs et près de 70 % des collaborateurs seront nés après 1980. Nous voulons un management qui laisse plus d'autonomie aux équipes et capable de révéler les talents. Dans le groupe, ce sont 35 000 personnes qui doivent se comprendre, être capables de travailler ensemble au quotidien. Notre réussite en dépend. »

Intégrer le bien-être alimentaire

La direction du groupe a également longuement évoqué la notion du bien-être alimentaire qu'elle souhaite intégrer dans la culture d'entreprise à tous les niveaux, écologique, mais également humain.

« Nous intégrons dans notre projet stratégique, la montée en puissance de la consommation de produits bio. Nous ambitionnons dans le secteur des légumes de passer à 10 % de surfaces en bio d'ici 2025, soit environ 3 700 ha à mettre en conversion, avec également un plan de conversion du verger bio. Le bio est une tendance forte et qui connaît de hauts niveaux de croissance, + 20 % cette année, souligne Ludovic Spiers. En revanche tout ne sera pas bio, et le marché laissera la place à d'autres démarches dans la tendance du bien-être alimentaire. Nous allons par ailleurs poursuivre nos engagements dans le programme zéro résidus phytosanitaires dans les produits. »

Une situation financière saine

Pour 2016, les comptes consolidés d'Agrial font apparaître un chiffre d'affaires record de 5,2 milliards d'euros. Le groupe a réalisé un excédent brut d'exploitation record à 212 millions d'euros avec un résultat net de 1,2 % du chiffre d'affaires. « Le résultat est modeste en valeur relative. Depuis 2010, les taux de marge des industries agroalimentaires ne cessent de baisser, a souligné Ludovic Spiers. C'est le consommateur qui profite de la baisse des prix agricoles. » Reste que le taux d'endettement de l'entreprise est inférieur à 3,5 fois l'EBE, ce qui permet à Agrial d'afficher une situation financière saine.

Alexis Dufumier

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement