Nutrition animale Coop de France NA en action sur la contractualisation
A l'occasion de sa convention annuelle, mercredi 4 novembre, Coop de France Nutrition animale a publié un recueil d'exemples déjà rodés de contractualisation dans les coopératives de toutes les régions.
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« L'année 2015 a été compliquée, nous devons ouvrir le chantier de l'avenir, basé sur des relations plus étroites entre les acteurs des filières », a estimé Jean-Luc Cade, le président de Coop de France Nutrition animale. Le syndicat estime que la production 2015 d'aliments pour animaux reculera une nouvelle fois, probablement de 0,6 %, car la reprise de la volaille (+ 1,8 %) ne compense pas l'érosion qui se poursuit en porc (- 1,6 %) et la forte dégradation des volumes en ruminants (- 4,8 %).Outre ses actions souvent conduites en partenariat avec le Snia sur les matières premières (dont la sécurisation des approvisionnements), la plate-forme Duralim (qui devrait être opérationnelle début 2016), la sécurité sanitaire (Oqualim, mais aussi la lutte contre l'antibiorésistance), l'optimisation logistique (négociation sur les dérogations de transport et action sur la charge à l'essieu des petits porteurs) et la sécurité des livraisons (campagne lancée au Sommet de l'élevage), Coop de France Nutrition animale s'engage résolument sur la rénovation des relations commerciales dans les filières animales qui lui semble la seule solution pour réduire l'impact de la volatilité pour les éleveurs.Les contrats avec l'aval, un effet de levierLa contractualisation est une pratique déjà ancienne pour les coopératives rappelle par exemple Cap Seine dont le contrat Céréaliments existe depuis 1992. Avec cet échange céréales-aliments, l'éleveur peut ainsi intégrer une part des céréales qu'il produit dans l'aliment, réduisant ainsi l'impact de la volatilité des cours sur une fraction importante de son aliment. « Mais, sans contrat avec l'aval, c'est un coup d'épée dans l'eau, estime Francis Amand, le médiateur des relations commerciales agricoles. Par contre, l'existence de contrats avec l'aval servira d'effet de levier pour le développement de la contractualisation amont. »Cette sécurisation en amont de l'élevage se complète donc pour les éleveurs de jeunes bovins de Cap Seine depuis 2008 par la possibilité de contractualiser pour la filière McDonald's. La garantie de prix de vente permet à l'éleveur de disposer d'une réelle visibilité sur sa marge. A l'occasion de sa convention, Coop de France Nutrition Animale a ainsi publié un recueil de solutions déjà en oeuvre chez ses adhérents.Ne pas confondre contrat et cahier des charges« La grande distribution est également depuis plus de vingt ans dans cette logique de coconstruction de filières », indique Mathieu Pecqueur, chef du service Agriculture et qualité de la Fédération du commerce et de la distribution. Mais cette logique est réservée aux produits différenciés alors qu'il faudra demain porter la contractualisation sur plus de produits. La restauration collective est également intéressée par la contractualisation affirme Eric Lepecheur, de Restau'Co : « Nous avons dit hier au ministre Stéphane Le Foll que nous sommes d'accord pour travailler sur cela. »Toutefois prévient Francis Amand, attention à ne pas confondre contrat et cahier des charges. « Le contrat est toujours préférable à des accords de gré à gré. Il donne aussi aux acteurs de l'amont et de l'aval l'occasion de se parler pour mieux connaître et intégrer les contraintes de chacun », souligne-t-il. Impossible également d'imaginer que la contractualisation concernera tous les produits tout le temps et dans toutes les filières.Besoin d'une volonté commune« La grande distribution développe des contrats tripartites, mais elle n'achète pas tout, quid des sabots ou du cuir par exemple. Il ne faut pas laisser penser que les contrats régleront tout ni qu'ils permettent de s'exonérer de toute connexion avec la réalité des marchés », insiste Mathieu Pecqueur.Selon Jean-Luc Cade, « pour sortir les productions animales de la tourmente, il y a besoin d'une volonté commune, de pédagogie, mais aussi de segmentation pour développer la contractualisation. La compétitivité ne passe pas non plus uniquement par le fait de tirer sur les coûts. Travailler en filière, c'est aussi savoir cumuler les investissements productifs de chaque maillon pour un bénéfice global de la filière comme la volaille a su le faire. »
Yanne Boloh
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