Quatre acteurs du conseil agricole, dont Coop de France, sont venus débattre autour d'un ouvrage sur le conseil privé, le 12 novembre dernier.
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C'est le troisième d'une série de livres sur le conseil qui a été présenté à Paris jeudi 12 novembre : « Conseil privé en agriculture », publié aux éditions Quae, tout comme « Conseiller en agriculture » et « Conseil et développement en agriculture », parus quelques années plus tôt. Cet ouvrage est le fruit d'un travail de deux à trois ans, de trois chercheurs, Claude Campagnone, professeur de sociologie à l'AgroSup Dijon, Frédéric Goulet, chercheur sociologue au Cirad et Pierre Labarthe, chercheur à l'Inra.Des études de cas en France et à l'étrangerDans un contexte où l'agriculture est amenée à faire évoluer ses pratiques et ses usages, « nous avons souhaité mieux comprendre et décrire le rôle des organisations privées dans l'offre de conseil », explique Frédéric Goulet. Pour ce faire, enquêtes terrain, séminaires, études de cas en France et à l'étranger (Argentine, Maroc, Pérou et Royaume-Uni) ont nourri ce livre autour duquel sont venus débattre quatre représentants du conseil agricole, Françoise Ledos pour Coop de France, Eric Collin pour l'APCA, Hervé Tertrais pour le conseil indépendant et Philippe Boulet, pour CER France.Des questions sur le conseil privé qui interpellentPas moins de sept grandes familles d'acteurs du conseil privé ont été distinguées par les auteurs : les coopératives agricoles, les négoces agricoles, les entreprises d'agrofourniture, les entreprises agroalimentaires avec leurs cahiers des charges spécifiques, les vétérinaires, les cabinets de conseil indépendant et les formes hybrides.Six grandes questions de recherche transversales émergent de ce travail détaillé réalisé par ces chercheurs. Comme celle sur la compatibilité de la vente d'intrants avec le développement de services répondant à des enjeux sanitaires et environnementaux. Ou celle sur les éventuelles inégalités que le conseil privé pourrait générer dans l'accès au conseil. Ou encore celle sur la capacité d'innovation des acteurs privés en matière de conseil.L'influence d'une information de plus en plus virtuelleCes réflexions jaillissant de cette étude ont amené les quatre acteurs présents à se poser la question de la diffusion du conseil, à l'image de Françoise Ledos. « Comment sont valorisées les informations notamment recueillies par le conseiller sur le terrain alors qu'elles ne passent pas par un circuit de validation structuré de R & D ? Et qu'en est-il de toute la collecte d'une information de plus en plus virtuelle reprise par l'agriculteur et de son influence sur le métier du conseiller ? »Prendre du reculLe marché du conseil n'a jamais été aussi sensible et à la croisée des chemins. Il est en train de chercher son équilibre, si équilibre il y a. Comment toutes les nouvelles missions demandées à l'agriculture, vont-elles influencer le rôle des différents acteurs et leur positionnement les uns par rapport aux autres ? En tout cas, une chose est certaine : il va falloir aider l'agriculteur à cultiver aussi le discernement, afin d'acquérir une certaine clairvoyance sur les pratiques les mieux adaptées à son contexte et ses projets, en lien avec les nouveaux challenges auxquels il a à participer. Ce nouvel ouvrage contribue à prendre du recul par rapport à toutes ces questions.