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Rhône-Alpes Auvergne Les coopératives bovines plus impliquées dans les circuits de distribution

La table ronde a réuni Yves Bioulac, directeur d'Unicor, Luc Mary, directeur de la Sicaba, Jean-Philippe Gazeau, responsable régional du groupe Elior, Félix Puechal, directeur de la branche produits carnés au groupe Altitude et Mathieu Pecqueur, directeur agriculture et qualité à la FCD. © M. ROQUE MARMEYS La table ronde a réuni Yves Bioulac, directeur d'Unicor, Luc Mary, directeur de la Sicaba, Jean-Philippe Gazeau, responsable régional du groupe Elior, Félix Puechal, directeur de la branche pr

Vendredi 9 octobre au Sommet de l'Elevage, Coop de France Rhône-Alpes Auvergne a organisé une conférence sur l'adaptation des coopératives à l'évolution des modes de consommation et des circuits de distribution de la viande bovine.

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« Les coopératives s'impliquent de plus en plus en aval dans la distribution et dans les contacts avec les consommateurs », affirme Bruno Colin, président de la section bovine de Coop de France. Un constat partagé par Maurice Chopin, président de la Sicagieb dans l'Allier et président de la section bovine de Coop de France Auvergne, tout comme Luc Mary, directeur de la Sicaba (Allier) et Félix Puechal, responsable de la branche produits carnés du groupe Altitude (Cantal), venus présenter les initiatives de leurs entreprises sur ce sujet.Un marché en mouvementUne étude de l'Institut de l'Elevage présentée par Fabien Champion a dressé le décor d'un marché en mutation profonde. L'offre en viande bovine a chuté de 27 % entre 1984 et 2014. De ce fait, la France n'est plus autosuffisante depuis 2005. L'offre française en 2014 se compose de 66 % de race à viande ou croisés et 34 % de races laitières.La viande importée est composée, quant à elle, de 80 % de races laitières et 20 % de races à viande ou croisés. Les débouchés des viandes, dont 41 % du total est transformé, se répartissent pour 54 % en GMS, 19 % en RHD (restauration hors domicile), 15 % à l'export et 12 % en boucherie. La GMS absorbe 59 % de la production française et 34 % des importations tandis que la RHD absorbe 61 % des importations et 8 % seulement de la production française.Des filières qui s'organisentLes contrats Filière Qualité se développent avec les GMS où la viande transformée représente aujourd'hui 52 % de la viande bovine commercialisée. La vache allaitante française est importante pour l'image des enseignes.Le marché de la viande piécée augmente de 15 à 20 % en segment supérieur avec des carcasses bouchères de vaches et de génisse de race à viande. On note un redéploiement des rayons traditionnels. Le coeur de gamme en libre-service en revanche diminue au profit de premier prix et de promotions en catégoriel laitier. Le haché devenu un produit-service en pleine évolution se segmente de plus en plus sur des critères techniques.« La tendance à l'approvisionnement au plus près des besoins se poursuit, qu'il s'agisse du catégoriel en GMS, de carcasses partielles en boucherie ou en produits élaborés en RHD, soulignent les opérateurs. C'est à nous d'adapter en amont la production aux besoins des filières aval. »Des initiatives localesLe groupe Altitude a mis en place un atelier de steak haché frais et travaille essentiellement en marque distributeur. La Sicaba accompagne un mouvement de la RHD s'intéressant au produit local de qualité. « Nous sommes capables de fournir de la viande de bourguignon en label rouge et accompagnerons cette volonté politique, précise Luc Mary. Mais nous avons encore tous un énorme travail de promotion à réaliser. » La coopérative Unicor dans l'Aveyron va, quant à elle, jusqu'aux consommateurs via deux magasins. « Nos adhérents produisent ce que nous vendons, précise son directeur Yves Bioulac. Nous vendons l'agriculture d'aujourd'hui et non une image d'Epinal, qui conduirait à une fracture économique préjudiciable pour les producteurs. »Pour Mathieu Pecqueur, directeur agriculture et qualité à la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), « il y a un vrai enjeu à orienter le consommateur vers le produit qu'il cherche. Les rayons libre-service manquent aujourd'hui d'attraits. La praticité du produit et la promesse d'une qualité supérieure pour des prix plus élevés sont des leviers de développement. »

Monique Roque Marmeys

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