Porc Coop de France affiche son soutien à la Cooperl
Le 12 août, Coop de France s'est exprimée sur la décision de la Cooperl de se retirer lundi 10 août du marché du porc breton, affichant son soutien à la coopérative.
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« Coop de France souhaite réaffirmer son total soutien à la Cooperl et aux entreprises coopératives qui défendent chaque jour les intérêts de leurs adhérents », a-t-elle déclaré le 12 août, dans un communiqué de presse, en réaction à la décision de la coopérative bretonne de se retirer du marché du porc breton lundi 10 août.
Impossible de financer un cours « politique »
La Cooperl Arc Atlantique a en effet choisi de suspendre ses achats « pour assurer sa pérennité et celle de ses éleveurs adhérents », expliquant que « les capitaux de la Cooperl sont la propriété de ses adhérents, ils ne peuvent pas financer un cours "politique" pour soutenir la production porcine française ».
Les achats au marché du porc breton représentent pour la coopérative un volume hebdomadaire de 10 000 porcs, les 100 000 autres provenant de ses adhérents.
Distorsions de concurrence
« Avec le prix d'1,40 euro exigé par l'Etat français, 0,28 euro séparent aujourd'hui le cours français du cours allemand, 0,38 euro du cours hollandais. Compte tenu de ces différences de prix, la Cooperl perd aujourd'hui 0,35 euro pour chaque kilogramme vendu à l'export. Or, 35 % de la viande commercialisée par la coopérative est vendue à l'export », justifie la coopérative, précisant que « rien ne change pour les adhérents ».
« La logique économique la plus élémentaire implique nécessairement que, si l'on ne peut répercuter la revalorisation du prix d'un produit sur plus de 30 % de sa production, cela conduit tôt ou tard à la faillite », appuie Coop de France.
Entreprises de la charcuterie-salaison pointées du doigt
« Force est de constater que, dans la filière porcine, nombreux sont les clients de nos industriels qui ne participent pas à cet effort de revalorisation. Soit, ce sont des clients étrangers non concernés par les conclusions de la table ronde du 17 juin (plus de 30 % de la viande porcine est exportée), soit ce sont des clients nationaux qui s'approvisionnent sur le marché européen à l'instar de nombreuses entreprises de la charcuterie-salaison », dénonce Coop de France.
Le communiqué se clôt en demandant au gouvernement de « prendre toutes les mesures (notamment à l'échelle européenne) pour assainir le marché et renforcer les stratégies d'export » et d'ajouter « au plan d'urgence présenté le 22 juillet dernier à l'issue du Conseil des ministres, une 25e action qui traitera exclusivement des distorsions de concurrence tant fiscale que sociale, ainsi que des sur-normalisations règlementaires ».
« Ces réformes structurelles sont désormais impératives autant que les mesures de désendettement des exploitations, d'étiquetage de l'origine des viandes ou de promotion de la viande porcine française sur le marché international », ajoute Coop de France.
Entretien prévu avec le ministre de l'Agriculture
Jeudi 13 août, lors d'une conférence de presse, Stéphane Le Foll a annoncé qu'il recontrerait la semaine prochaine les dirigeants de Cooperl Arc Atlantique et du groupe Bigard Socopa, qui s'est aussi retiré du marché.
Marion Coisne
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