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Rhône-Alpes Auvergne Coop de France croit en un avenir avec les jeunes

François Thabuis, président national des JA, le sociologue Bertrand Hervieu et Philippe Mangin, président de Coop de France, lors des débats. © M. ROQUE-MARMEYS François Thabuis, président national des JA, le sociologue Bertrand Hervieu et Philippe Mangin, président de Coop de France, lors des débats. © M. ROQUE-MARMEYS

La fédération régionale a profité de son assemblée générale le 4 avril dernier, à Bouthéon (Loire), pour lancer un débat dynamique sur la place des jeunes dans le monde coopératif.

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A n'en pas douter : « Les jeunes sont l'avenir des coop ! » Encore faut-il les attirer dans des structures jugées obsolètes et dépourvues d'intérêt par certains d'entre eux. Des échanges teintés d'humour et sans langue de bois ont offert une table ronde tout aussi riche d'enseignements que rafraîchissante.Pour Bertrand Hervieu, sociologue et vice-président du CGAER (conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux), « le dialogue doit tenir compte des évolutions sociologiques et démographiques des entrants dans la profession agricole. Les entrants sont moins nombreux, de profils plus diversifiés, plus âgés, mieux formés ».Des entrants sévères avec les coops« Deux tiers d'entre eux s'installent en dehors des systèmes d'aides conventionnels et un sur quatre est aujourd'hui un hors cadre familial, constate le sociologue. En rentrant dans la profession en mode « projet » impliquant une réussite individuelle de « chef d'entreprise », les jeunes générations affichent une prise de distance avec les institutions à laquelle les coopératives n'échappent pas. »Philippe Mangin, président de Coop de France, confirme qu'un travail important doit être entrepris pour que les jeunes se retrouvent dans des démarches collectives. Une enquête réalisée en Lorraine témoigne de la sévérité des jeunes à l'égard des outils coopératifs. Il convient pour lui de « revenir à la notion de projets des agriculteurs au sein d'un territoire pour refédérer des forces vives ».Des solutions qui portent leurs fruitsFrançois Thabuis, président national des JA, partage cette nécessité de relever des défis collectivement. Pour lui, « le faire ensemble, demeure une fibre vivace chez les jeunes comme en témoigne les réseaux sociaux ». Des solutions existent comme l'ont déclaré différentes coopératives : des chartes d'installation avec des aides les premières années et des ponts entre cédants et repreneurs, l'ouverture des conseils d'administration aux jeunes par différentes commissions, des formations et des voyages d'étude financés à de jeunes administrateurs-stagiaires...Pour François Thabuis, « créer des conseils territorialisés au sein des grosses coopératives permettrait de laisser à nouveau une meilleure place aux acteurs locaux, un renouvellement imposé des générations et des règles de non-cumul pour les administrateurs assureraient un turn-over intéressant, enfin une formation transversale assurant une professionnalisation de ces engagements permettrait d'avancer dans le bon sens ». Des arguments cautionnés par ses aînés : « Adhérer à une coopérative relève de la responsabilité de se regrouper pour affronter des marchés. La fierté de faire ce choix est une source d'attractivité qu'il convient de transmettre aux jeunes générations. »Une commission Avenir pour la région« Nous avons posé les vrais problèmes sur la table, se réjouit Gérard Rodange, président de Coop de France Rhônes-Alpes Auvergne. A nous de jouer pour attirer les jeunes dans des structures coopératives en phase avec les évolutions de notre environnement. Nous renforçons le dialogue avec les jeunes de la région au sein de la commission Avenir récemment mise en place. »La Fédération Coop de France Rhône-Alpes Auvergne réunit depuis juin dernier les deux régions en un unique conseil d'administration élargi de 12 à 20 membres, avec deux comités territoriaux et des commissions thématiques. Elle regroupe 345 coopératives et 120 filiales pour 15 000 salariés et un chiffre d'affaires de 7,5 milliards d'euros.

Monique Roque-Marmeys

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