Ouest Ter'elevage relance la production ovine
L'union de coopératives Ter'elevage projette de consacrer 650 000 € à la production ovine dans le grand Ouest en favorisant notamment l'installation et la reprise. Un plan de développement présenté lors de son AG du 20 mars dernier, à Mésanger (Loire-Atlantique).
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Lors de sa dernière assemblée générale, Ter'elevage, union de cinq coopératives de producteurs dont la principale est Terrena, a décidé de mobiliser 650 000 euros sur les cinq ans à venir pour dynamiser une production ovine en berne et assurer ainsi l'approvisionnement des outils en aval de la filière.
Cinq coopératives constituent Ter'elevage : Arco Gibev (Ille-et-Vilaine), Gerap (Vendée) et Normandie Bovins (Calvados), Terrena (Loire-Atlantique) et Ovi-Ouest (Ille-et-Vilaine). Seules les deux dernières sont concernées par l'activité ovine.
Un recul qui s'amplifie
La production française accuse un net recul qui atteint les 20 % dans le grand Ouest pour les effectifs de brebis entre 2000 et 2010. Avec un impact sur la consommation qui a baissé de 3 % en 2013, puisque la demande ne peut pas être entièrement satisfaite. « La régression de la production ovine s'amplifie. Nos coopérateurs ont souhaité réagir pour pouvoir approvisionner encore la filière », explique François Bonneau, responsable de l'activité ovine chez Ter'elevage. En effet, 50 % des producteurs d'ovins en France ont plus de 50 ans.
Dans dix ans, la moitié de la production ovine pourrait disparaître si aucune action n'est entreprise. Alors que le marché existe avec une viande ovine toujours prisée par le consommateur. Et seulement 40 % de la viande consommée est produite en France. L'importation est donc majoritaire mais se trouve confrontée à des importateurs, comme les pays d'Asie, plus intéressants pour un pays producteur tel que la Nouvelle-Zélande. Les producteurs français estiment avoir une place plus importante à prendre.
Jouer sur la productivité
Aussi, le plan d'action entrepris par Ter'elevage prévoit des mesures favorisant l'installation et la reprise d'exploitations ovines. L'objectif est d'atteindre une production supplémentaire de 30 000 agneaux en cinq ans soit 6 000 agneaux par an. À ce jour, l'union Ter'elevage commercialise 90 000 agneaux produits par 504 adhérents.
Trois types d'actions sont mis en oeuvre. Tout un accompagnement est programmé pour permettre aux producteurs d'améliorer leurs performances techniques. Ainsi, il est prévu de faire gagner 0,2 agneau par brebis. Pour cela, les éleveurs vont être accompagnés par la douzaine de personnes composant l'équipe terrain en ovins de Ter'elevage. Après un audit de l'exploitation, des mesures seront prises en jouant sur le progrès génétique, le suivi sanitaire et autres équipements. Les investissements programmés seront pris en charge dans le cadre du budget alloué à ce plan de développement.
Aider les repreneurs et les jeunes installés
Les deux autres actions prévues concernent l'installation et la reprise d'exploitation. Il est prévu de former 20 futurs exploitants sur cinq ans. « Nous allons permettre à l'éleveur en recherche d'un repreneur de recruter un apprenti dans cet objectif-là. Ter'elevage prendra en charge une partie du coût d'apprentissage », détaille François Bonneau.
La dernière mesure consiste à sécuriser le revenu des nouveaux installés en leur garantissant un prix de référence qui va fonctionner comme une caisse de péréquation. Ce prix est fixé à partir d'un coût de production de référence que l'éleveur tâchera de ne pas dépasser avec le soutien de son technicien.
Hélène Laurandel
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