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Saipol veut augmenter ses capacités de trituration de tournesol de 30 %

La trituration française de tournesol chez Saipol a lieu actuellement au niveau de deux sites : Lezoux, dans le Puy-de-Dôme, et surtout Bassens, en Gironde (photo). © Patrick MIRAMONT

Saipol, filiale d’Avril, ambitionne de porter sa capacité de trituration à plus de 1 Mt de graines de tournesol, pour accompagner la croissance de cette culture en France. Le DG, Christophe Beaunoir, nous donne plus de précisions.

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Lors de sa conférence de presse annuelle, mercredi 13 avril, le groupe Avril a indiqué qu’il envisageait de nouveaux développements industriels, à travers sa filiale Saipol. « Le groupe ambitionne d’augmenter ses capacités de trituration de graines de tournesol en France, afin d’accroître son indépendance en huiles et en tourteaux de tournesol ainsi que celle de ses clients. »

Un projet à deux ou trois ans

Actuellement autour de 600 000 à 700 000 t par an, sa capacité de trituration de graines de tournesol serait ainsi portée à plus d’un million de tonnes, soit « plus de 50 % de la production agricole française de tournesol qui serait ainsi valorisée par le groupe ».

Aucun lieu ni montant d’investissement n’a été dévoilé pour ce projet qui devrait aboutir d’ici deux à trois ans. « Les options ne sont pas complètement arrêtées », indique Christophe Beaunoir, DG de Saipol. Aujourd’hui, la trituration française de tournesol chez Saipol a lieu au niveau de deux sites : Lezoux (Puy-de-Dôme) et surtout Bassens (Gironde).

Objectif 900 000 ha de tournesol en 2023

Si cette décision prend tout son sens avec la guerre en Ukraine (la Russie et l’Ukraine représentant 80 % des exportations mondiales d’huile de tournesol), cette démarche avait été engagée avant le conflit. Il s’agit d’apporter des débouchés supplémentaires pour le tournesol français, dont les surfaces sont amenées à atteindre 900 000 ha en 2023, selon les objectifs de la filière, contre 700 000 ha en 2021 et probablement déjà autour de 800 000 ha en 2022.

De manière plus conjoncturelle, Saipol avait annoncé en mars réorienter toute sa production d’huile de tournesol vers le marché alimentaire afin d’assurer la continuité d’approvisionnement des industriels. En outre, au-delà de l’éthique, « les marges de raffinage se sont révélées plus intéressantes économiquement que celles d’estérification », ajoute Christophe Beaunoir. En tout cas, Saipol ne produit plus une goutte de biocarburant à base d’huile de tournesol aujourd’hui. « Tous les contrats avec les pétroliers et autres clients ont été annulés et remplacés par d’autres matières premières (huiles usagées, colza…). »

Concernant la pénurie actuelle d’huile de tournesol dans les rayons, Christophe Beaunoir ne néglige pas « un effet de surstockage qui tend les systèmes logistiques », mais maintient que les volumes de production sous marque Lesieur sont assurés car provenant de graines exclusivement françaises.

Renaud Fourreaux

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