Secure colza : des premiers résultats encourageants
Après une première récolte à l’été 2021, Agrosolutions, la coopérative Noriap et RAGT semences ont dévoilé les résultats liminaires de leur projet « Secure colza » pour identifier les meilleures stratégies d’implantation de la culture.
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Pour tenter de donner un nouveau souffle à la culture de colza, dont les surfaces ne cessent de reculer, Agrosolutions lançait en 2020 le projet « Secure colza » en partenariat avec la coopérative Noriap et RAGT semences afin d’identifier les meilleures stratégies d’implantation de la culture. Quelques mois après la première récolte, les parties prenantes viennent de dévoiler les premiers résultats.
Trois facteurs d’implantation étudiés
Une première plateforme d’expérimentation, située à Quevauvillers dans la Somme, avait été mise en place à l’été 2020. « Avec ce projet, nous cherchons à répondre à deux questions. Pour chaque date de semis, quelle est la stratégie à adopter pour une meilleure implantation ? Mais aussi, quelle est la meilleure stratégie pour avoir la meilleure marge économique ? », expliquait en avril 2021 Alizée Loiseau, consultante chez Agrosolutions.
Trois leviers de production influant sur l’implantation du colza étaient alors étudiés : la date du travail du sol, avec deux dates testées, la date de semis avec quatre dates (les 7 et 24 août, puis 3 et 14 septembre), ainsi que la fertilisation au semis avec diverses options, allant de l’absence de fertilisation à une fertilisation en NP starter localisée, en passant par l’utilisation de plantes compagnes.
« L’intérêt de la fertilisation starter est flagrant »
Selon les modalités, les rendements ont été compris entre 29,1 et 38 q/ha, soit une variation de 8,9/ha, la marge brute s’est quant à elle échelonnée de 911 à 1 294 €/ha pour un prix du colza de 500 €/t, soit une variation de plus de 300 €/ha.
Premier constat : un travail du sol précoce, qui permet d’être prêt à semer le plus tôt possible, ce qui est un facteur de réussite, est à l’origine d’un gain de rendement de 3,9 q/ha par rapport au témoin et une marge brute supérieure de 194 €/ha. Concernant le facteur date de semis, le constat est que les dates de semis permettant d’obtenir les meilleurs résultats sont celles présentant des conditions d’humidité du sol non limitantes.
« L’intérêt de la fertilisation starter est flagrant », insistent aussi les acteurs. L’application d’une fertilisation starter permet notamment un gain de rendement de 3,2 q/ha ainsi qu’un gain de marge brute de 145 €/ha par rapport au témoin. De plus, avec l’association de plantes campagnes à cette fertilisation starter, un gain de rendement de 4,1 q/ha est observé pour une marge brute de + 82 €/ha par rapport au témoin. « Malgré un gain de rendement plus important qu’avec seulement une fertilisation starter, les charges opérationnelles sont plus élevées avec les plantes compagnes, ce qui explique un gain de marge brute plus faible », est-il ainsi justifié dans un communiqué.
Cinq points clés
Deux principaux enseignements ont été tirés à l’issue de cette première année d’expérimentation. Dans le contexte climatique de la campagne 2020-2021, « les modalités avec de la fertilisation starter et des dates de semis entre fin août et début septembre sont celles qui ont le mieux performé, est-il observé. La fertilisation starter semble avoir permis de stabiliser les rendements sur les trois premières dates de semis, avec ou sans plantes compagnes. »
D’un point de vue économique, « l’apport d’une fertilisation starter semble toujours être intéressant pour améliorer sa marge brute ». Le gain par rapport au témoin pouvant atteindre + 145 €/ha pour un colza à 500 €/t et + 98 €/ha pour un colza au prix de 350 €/t.
Plus globalement, cinq points clés pour optimiser l’implantation du colza et sa marge ont été identifiés : le travail du sol précoce, permettant notamment un semis précoce, facteur clé si les conditions sont réunies, apporter une fertilisation starter pour favoriser l’implantation du colza et augmenter son rendement, ne pas hésiter à semer tardivement si le semis précoce n’est pas possible, les marges restant intéressantes avec une fertilisation starter, et enfin semer les plantes compagnes le plus tôt possible et au plus tard le 20 août pour favoriser leur développement et donc leur effet sur le colza ainsi que sur la culture suivante.
Renouvelé pour une deuxième année
À la suite de ces premiers résultats, le projet a été renouvelé pour cette campagne 2021-2022. Afin d’obtenir des données dans différents contextes pédoclimatiques, un deuxième site en Côte-d’Or conduit par la coopérative Dijon céréales vient s’ajouter à celui de Noriap.
Lucie PetitPour accéder à l'ensembles nos offres :