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Il est bio, son réseau !

Marion Coisne

Après une école de commerce et une start-up en agriculture urbaine, Lou Bugeia-Gane, 29 ans, est devenue conseillère en productions végétales bio à la Corab.

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«Avec du recul, je me rends compte qu’il y a une certaine cohérence à mon parcours », analyse Lou Bugeia-Gane. Car la continuité ne saute pas aux yeux : elle naît à Paris mais grandit à Lyon, où elle suit une école de commerce, avant de monter une start-up à Berlin, et d’enchaîner sur un BTS productions végétales en alternance à la Corab, coopérative bio à Saint-Jean-d’Angely (Charente-Maritime), où elle occupe aujourd’hui le poste de conseillère en productions végétales. « On est jeune pour trouver sa voie », justifie Lou Bugeia-Gane.

Après un bac S, elle hésite alors à poursuivre dans les sciences. Sans connaissance des débouchés, elle finit par se tourner vers une école de commerce. À mesure des stages, elle déchante. « En sortant de l’école, je voyais bien qu’avec mon profil j’allais avoir du mal à trouver un poste qui me plaise. » Elle réseaute alors dans le monde des start-up et de l’économie sociale et solidaire, et s’investit dans le milieu associatif sur le changement climatique.

À la suite d’une rencontre, elle se lance dans la création d’une start-up à Berlin où son associée réside. « À 24 ans, c’était le moment d’essayer. » Elles mettent au point un potager d’intérieur autonome destiné au marché français. « L’idée, ce n’était pas de se nourrir, mais de reconnecter les gens avec la production. » Des divergences sur l’avenir du projet conduisent Lou Bugeia-Gane à quitter l’aventure au bout de deux ans. « Ensuite, il fallait trouver un travail pour rembourser les prêts », grimace l’intéressée.

Elle tente un poste, « pour me stabiliser », mais il ne lui plaît pas. « J’ai réfléchi à ce que j’aimais. Travailler, par exemple, dans un Gab m’intéressait, mais je savais que n’ayant pas de formation agricole, je n’aurais pas le poste. » Dans la foulée, elle s’inscrit en BTS productions végétales et agronomie à Valence (Drôme). « J’ai pris ma décision en septembre, et j’ai passé une semaine à appeler du matin au soir pour trouver une entreprise en alternance. » À la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, elle demande des contacts de coops, si possible bio. La Corab répond favorablement. « J’avais déjà de l’expérience, cela les intéressait. J’étais opérationnelle, même si ce n’était pas agronomiquement parlant. Ils m’ont donné une chance énorme. » Elle apprend les bases à Valence et, surtout, se forme sur le terrain. Au contrat d’alternance succède un CDI.

Au quotidien, elle fait désormais « du conseil technique individuel, de l’animation de groupe, des journées techniques et les relations externes, par exemple avec la chambre ». Jeune dans le métier, comment appréhende-t-elle de conseiller des agriculteurs très techniques ? « Ne serait-ce qu’en posant des questions, en aidant à prendre du recul, on fait de l’accompagnement technique. Et mon rôle, c’est aussi de connecter les agriculteurs entre eux. » Le poste lui plaît : « Je suis contente d’être aux côtés des agriculteurs pour trouver de nouvelles pratiques », fait part celle qui se disait, enfant, préoccupée par l’environnement.

Marion Coisne

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