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Auvergne-Rhône-Alpes, Paca Au bout des restructurations

De gauche à droite : Jean-Yves Colomb, président délégué d’Oxyane, Thierry Josserand, président, Georges Boixo, DG, et Mathieu Staub, DGA.

Avec l’avènement d’Oxyane, qui en devient le pivot régional, le Sud-Est semble désormais bien structuré autour de quelques acteurs coopératifs et privés.

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La mise en orbite d’Oxyane est assurément le fait marquant de l’année dans le Sud-Est. La fusion entre Dauphinoise et Terres d’Alliances, qui date maintenant d’un an, a obtenu l’été dernier le feu vert de l’Autorité de la concurrence, à condition de céder cinq infrastructures de collecte (trois pour la première et deux pour la seconde) et de notifier tout changement stratégique qui se profilerait dans la distribution verte. La fusion étant rétroactive au 1er juillet 2019, Oxyane a déjà clos son premier exercice, et réalisé un chiffre d’affaires de 624 M€, ce qui la place en poids lourd incontestable du Sud-Est (7 000 adhérents, 1 900 salariés).

Le projet d’entreprise bientôt prêt

Le groupe coopératif, basé à Pusignan (Rhône), est organisé autour de six pôles : agricole, nutrition animale, logistique, machinisme, œufs, grand public. Les politiques commerciales sont désormais communes en appro et en collecte. L’activité semences est clarifiée, depuis l’adhésion en 2019 de Dauphinoise à l’union Top semences, qui forcément prend de l’ampleur. Reste la partie alimentation animale à finaliser, avec d’un côté l’apport de Dauphinoise (Seal) et de l’autre la participation de Terre d’Alliances dans l’outil Soréal avec les coops de Bourgogne.

Quant au projet d’entreprise, il sera prêt pour le premier trimestre, assure-t-on chez Oxyane. Diversification, innovation, digitalisation, consommation locale et approche technico-économique globale des exploitations devraient y tenir une large place. Il s’agira aussi de faire converger deux cultures relativement disparates.

Plus au sud, GPS et Alpesud se marient (lire ci-dessous). Cette union est une nouvelle traduction de la restructuration régionale dans la filière céréales, malmenée par la baisse des surfaces de blé dur cette dernière décennie. Ce rapprochement intervient après le renforcement du groupe CAPL (absorption de Céréalis en 2018, fusion avec Terroirs du Sud en 2019), devenu le leader coopératif de la basse vallée du Rhône (115 M€ de CA consolidé, 12 000 adhérents, 430 collaborateurs).

Alors est-on au bout des restructurations dans le sillon rhodanien ? Pas sûr, mais on ne doit pas en être très loin… Même s’il reste encore quelques acteurs coopératifs de tailles petite à moyenne dans l’Ain, en Drôme-Ardèche, dans les Bouches-du-Rhône, qui gravitent autour des pôles coopératifs d’Oxyane, d’Eurea et de CAPL. Quant aux trois structures de négoces, le groupe Bernard, la Maison François Cholat et le groupe Perret, elles semblent bien arrimées.

Lou Pan d’ici fédère en Paca

En Paca, la coopération est réunie autour de la démarche Lou Pan d’ici, lancée au Salon de l’agriculture. Elle fédère quatre coops (Alpesud, Arterris Sud-Est, la CAPL et GPS), trois meuniers et plus de 150 artisans boulangers. L’objectif : atteindre 61 millions de baguettes en 2023, soit 2 200 ha de blé tendre, ce qui nécessitera de passer aussi par la restauration collective. Les coops, avec l’appui de LCA Sud, ont également déposé un projet Feader auprès du conseil régional pour une filière orge-malt-bière, qui pourrait démarrer en 2021, avec l’opportunité de mettre en place une micromalterie. Enfin, en blé dur, deux projets sont en gestation pour lui redonner de la valeur : la mise en place d’une IGP Méditerranée et un projet blé dur bio. À noter enfin le partenariat lancé par Carrefour, « première marque de distributeur à soutenir des producteurs de blé dur bio français », avec Alpina Savoie, Bio sud, Union bio Sud-Est et Drômoise de céréales.

La sucrerie de Bourdon n’est plus

En Auvergne, outre les projets de l’Ucal (lire ci-dessous), c’est la fermeture définitive de la sucrerie de Bourdon (Cristal Union) qui a fait l’actualité. Cela a « libéré » environ 5 000 ha convoités dans une Limagne étriquée. Si une partie a été absorbée par la production de semences de maïs, Limagrain s’investit aussi dans le développement de luzerne à l’intention des AOP fromagères auvergnates, le Saint-Nectaire en premier lieu, mais aussi de légumineuses à graines pour l’alimentation humaine. Le groupe auvergnat a d’ailleurs repris l’été dernier 65 % du capital de Nutrinat, à Castelnaudary (Aude), spécialisée dans l’élaboration de plats et préparations à base de céréales et légumineuses, 100 % bio.

Renaud Fourreaux

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