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Bretagne Des évolutions historiques

p.schuber

Les maillages terrain se réorganisent avec la naissance d’Eureden et la profession se consolide.

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L’année 2020 est marquée en Bretagne, outre la crise sanitaire, par des évolutions historiques dans la vie de certaines entreprises. D’une part, avec la mise en œuvre de l’union Eureden, née du rapprochement entre Groupe d’aucy et Triskalia. Au 1er janvier 2021, l’union a laissé la place à une fusion des deux entités, avec une seule gouvernance et un projet de construction d’une maison commune pour 2022 qui abritera une trentaine de salariés et sera un lieu de transit et de réunions.

D’autre part, avec la cession de 26 sites d’Eureden imposée par l’Autorité de la concurrence, les opérations de reprise ont bénéficié à six coops et négoces et ont été menées par la société Acticam de façon à ce que les repreneurs soient du métier et ne se retrouvent pas en situation monopolistique. Elles ont visé les principaux doublons entre Groupe d’aucy et Triskalia en Côtes-d’Armor et dans le Morbihan.

Des extensions d’activité

La plus grosse reprise a été réalisée par le groupe Terres de l’Ouest (ex-Clal Saint-Yvi) avec onze sites (voir carte). La coop Garun-Paysanne a repris aussi à son actif un Lisa et quatre points de collecte. « Ces acquisitions nous permettent d’étendre notre territoire pour collecter en direct tout en développant notre offre en agronomie et appro avec deux nouveaux TC », précise Étienne Rigo, attaché de direction. Le petit négoce Pérennes céréales franchit également une étape en rachetant deux sites qui le font passer de 12 000 à 30 000 t de stockage pour son activité de collecte et de vente de céréales, pour laquelle il a reçu le statut de négociant en 2019 avec l’obtention de l’agrément OS, collectant jusque-là pour un tiers. « Sur 2021, j’aurai de quoi remplir mes silos. De plus, étant en bord de voie express, je reçois des demandes de stockage pour des céréales importées », explique Éric Pérennes Quant au groupe Le Gouessant, la reprise de deux outils de collecte lui permet de renforcer son maillage. Ce groupe a d’ailleurs consolidé, avec 8,5 M€ d’investissements 2019 et 2020, ses installations en pomme de terre et en alimentation animale.

L’année 2020 a été marquée également par deux tristes nouvelles : les décès de Bernard Floch, qui dirigeait le négoce finistérien Floch Appro, et de Bruno Demeuré, négociant en Ille-et-Vilaine, très actif au sein de Négoce Ouest et du réseau Impaact qu’il a présidé. Et dont était aussi membre Bernard Floch. Une année marquée par ailleurs par l’annulation du Space « auquel nos négociants sont très attachés, recevant sur notre stand leurs clients agriculteurs et leurs fournisseurs », commente Vincent Bernard, délégué régional de Négoce Ouest. Le négoce breton voit d’ailleurs arriver de nouveaux dirigeants dans ses rangs à l’image de Régis Morvan, gérant depuis juillet 2020 de Douar Appro (17 M€ de CA et 22 salariés), filiale de Sanders Bretagne (groupe Avril), où il était responsable activité porc Grand Ouest. À 38 ans, il a à cœur de relever un défi qui « [lui] permet d’exprimer [son] âme d’entrepreneur et de faire le pont avec le végétal dans un contexte de développement de l’entreprise ».

La région bretonne a elle-même tout un challenge à relever en étant plus que jamais au cœur des enjeux agroécologiques et de biodiversité, notamment avec le programme du conseil régional, « Bien manger pour tous ». Et aussi des enjeux autour des protéines, que ce soit en alimentation animale ou humaine, « avec des cartes rebattues par le changement climatique », selon Yoann Méry, délégué régional de LCA Ouest. Il soulève la question de la ressource en eau et aussi de l’évolution des types de production, ainsi « la Bretagne arrive aujourd’hui à produire plus de blé panifiable, quand d’autres régions ont plus de mal à assurer une régularité de protéines ».

Hélène Laurandel

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