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Agrial programme un milliard d’euros d’investissement

« Nous ne voulons pas ralentir sur les productions animales. Car moins d'élevages, cela veut dire plus d'importation », insistait le président d'Agrial, Bernard Guillard (au centre) mardi 17 juin à Caen (Calvados), entouré de l'actuel DG, Ludovic Spiers (à g.), et du nouveau, Julien Heillaut.

Porté par un EBE historique dévoilé mardi 17 juin lors de la présentation annuelle des chiffres de l’entreprise à Caen, le groupe coopératif Agrial prépare l’avenir, avec son plan stratégique Horizon 2035.

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Jamais Agrial n’aura été aussi rentable que sur l’exercice clôturé en 2024, avec un EBE historique de 272 M€ et un chiffre d’affaires stable à 7,1 Mds€, pour un résultat d’exploitation de 138 M€. « Et nous attendons avec impatience les chiffres de 2025 », a glissé avec un brin de malice le directeur général, Ludovic Spiers, mardi 17 juin au siège de Caen (Calvados), à l’occasion de la présentation des résultats du groupe.

Ces résultats laissent ainsi un volant d’actions pour l’investissement avec une enveloppe prévue à 1 milliard d’euros pour les cinq prochaines années. Les projets seront déclinés en cohérence avec le nouveau plan à dix ans Horizon 2035 qui est en réflexion collégiale depuis 2023 au sein du groupe.

Soutenir l’élevage

« Il ressort de nos travaux de projection que l’action de produire redevient un point essentiel, stratégique, et qui peut être aujourd’hui limitant, expose le président Bernard Guillard. Savoir vendre ne suffit plus, et notre devise n’est plus de vendre pour produire, mais de vendre et produire. »

La coopérative réaffirme ainsi sa vocation notamment à soutenir les filières d’élevage. « Nous ne voulons pas ralentir sur les productions animales. Car moins d’élevages cela veut dire plus d’importation, ajoute le président. Nous voulons au contraire les redynamiser, quitte à les accompagner sur le plan environnemental et climatique comme nous le faisons notamment dans le cadre de notre plan carbone à 2035. »

Lever les freins

« Le modèle de polyculture-élevage est celui qui est le plus respectueux des sols et qui apporte le plus de solutions pour l’écologie », complète Julien Heillaut, le nouveau directeur général à compter du 1er juillet. « Mais nous nous heurtons à la difficulté liée à la capacité à développer les élevages alors que les freins sont très importants. Il faut cinq ans en France pour faire aboutir un projet, alors qu’il n’en faut que deux dans les pays voisins. C’est une grosse difficulté », constate Bernard Guillard. Selon lui, l’un des meilleurs leviers pour assurer le renouvellement des générations est aussi et surtout le revenu des agriculteurs. Ainsi en lait, le nombre d’élevages semble se stabiliser avec un contexte plus porteur depuis trois ans (lire encadré ci-dessous).

Une sixième branche ?

L’un des autres grands axes stratégiques d’Horizon 2035 est aussi celui de la biomasse qui va concentrer des compétitions d’usage. « Il n’y a pas assez de biomasse pour tout le monde et nous devons accompagner les agriculteurs pour se positionner sur cette problématique », tranche Ludovic Spiers. L’engagement dans les énergies renouvelables (ENR) agricoles est aussi acté dans le plan 2035 « avec une unanimité parmi les agriculteurs. Certains proposent même de créer une sixième branche dédiée aux ENR au sein du groupe. »

« Réimaginer les échanges de demain »

Le plan 2035 met aussi au centre la nécessaire compétitivité des outils industriels, ainsi que l’adaptation aux attentes des consommateurs en France et à l’international. « La consommation alimentaire en France ne cesse de baisser en volume à un rythme de 1 à 3 % par an, s’alarme Ludovic Spiers. Si nous n’avions que la France, nous serions en difficulté. »

L’export est donc présenté comme une nécessité pour la coopérative qui souhaite maintenir globalement une répartition de ses activités à 75 % en France et 25 % à l’international. L’entreprise étudie de nouvelles destinations pour l’export. « La remise en place de droits de douane et de taxes au niveau mondial nous conduit à des scénarios très déstabilisants et nous nous y préparons, ajoute Ludovic Spiers. Nous devons avoir la capacité de réimaginer les échanges de demain. »

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