Login

Réorganiser les usines et l'activité commerciale

L'industrie parie sur la mise en place de partenariats et d'accords de façonnage. Elle table aussi sur la construction de marques fortes.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les alliances sont à l'ordre du jour pour atteindre les optimisations logistiques et industrielles indispensables à la compétitivité. Les deux plus importants groupes français ont oeuvré dans le même sens : rationalisation industrielle avec quelques fermetures de sites, transferts de la propriété des usines au profit d'accord de production avec ou sans mouvements capitalistiques, travail sur les marques et renforcement de l'export.

De grands ensembles régionaux

Ainsi, InVivo NSA poursuit sa réorganisation entamée avec la reprise d'Evialis en 2008. « L'exercice 2012-2013 a été particulière riche avec la structuration ou l'évolution de plusieurs ensembles régionaux majeurs », explique Matthieu Leroy, directeur des projets, de la communication et des relations institutionnelles. Solevial a été créée en liaison avec Qualisol et Unicor dans le Sud-Ouest. Elle regroupe les six usines de fabrication d'aliments de leurs filiales respectives Sud Aliment, Aliqual et Evialis, à Villefranche de Rouergue, Baraqueville et Montbazens dans l'Aveyron, La Canourgue en Lozère, Beaumont de Lomagne et Montech dans le Tarn et Garonne. Querial, à laquelle le groupe coopératif a apporté l'usine de Gourdon, a démarré avec la Capel. L'usine d'Evialis de Louhans est apportée à LDC amont et Soreal. Elle sera spécialisée en aliments pour volailles et servira les structures locales du volailler sarthois.

Plus à l'Est, Lorial, qui regroupait jusque-là les usines de la Cal à Eloyes (Vosges), de Lorca à Lémud (Moselle) et d'InVivo à Sorcy-Saint-Martin (Meuse), intègre désormais l'usine Costal à Molsheim (Bas-Rhin) du Comptoir Agricole d'Hochfelden. L'ensemble représente quelque 200 000 t/an, à 70 % destinées aux bovins. « Enfin, nous apportons le site de Montargis à Atrial, créé avec les coopératives Eurea et Ucal », complète Matthieu Leroy. Dans le même temps, le groupe investit sur la marque Evialis adoptée par toutes les joint-ventures et organisait par exemple, en mai dernier, les premières rencontres Evialis pour fédérer les équipes et les managers des pôles régionaux.

Des investissements de taille

Chez Glon Sanders, l'option retenue est également de mettre en place des partenariats avec les opérateurs existants. En 2012 et 2013, les sociétés du groupe ont ainsi signé plusieurs accords. Sanders Bretagne a finalisé un contrat de façonnage sur le long terme avec le groupe Michel (Ille-et-Vilaine). Sanders-Ouest a conclu un accord industriel avec le groupe coopératif Agrial pour l'usine de Champagné (Sarthe), l'usine coopérative du Mans, coincée en ville et contre la voie ferrée, devant en effet fermer. Sanders Nord, en raison de la fermeture de l'usine d'Arras, cet automne, et de l'investissement sur l'usine de Landrecies (Nord) a passé un accord de façonnage avec l'usine de la Sabe (Pas-de-Calais) remise quasiment à neuf en 2011 par ses actionnaires belges. Sanders Auvergne a, quant à elle, passé un accord commercial avec Limagrain pour la fabrication d'aliments ruminants. Sanders Auroure a passé début août un accord industriel avec la société Aurouze, spécialisée en aliments Bio (rachetée par Sofial, filiale de Sofiprotéol) pour du façonnage sur l'usine d'Allègre (Gard) et avec l'usine de Crest de la coopérative Ucab Val Soleil (dont Sofial contrôle 34,21 %). Enfin, Sanders et Euralis ont créé Sanders-Euralis, union industrielle et commerciale à 50/50, opérationnelle dans le Sud-Ouest, depuis début septembre.

L'ensemble de ces opérations ne s'effectue cependant pas au détriment des investissements. Ainsi, lors de la conférence de presse organisée au Space, le directeur général de Sanders, Bernard Mahé, a rappelé que 17 M€ ont été investis en 2012, et a annoncé 20 M€ d'investissement pour 2013.

D'autres regroupements, de moindre taille, mais significatifs au niveau régional et/ou au niveau d'un segment de marché ont également eu lieu dont la fusion des filiales de négoce Delva et Huro'Agri de Cerena (Aisne) et de Juniville (Ardennes) dans Teravia, qui fabriquera près de 10 000 t de mash. Le mash devrait d'ailleurs faire l'objet d'une redéfinition clarifiant les limites entre matières premières et réelle fabrication d'aliments pour animaux dans les années à venir. Face à la régression des volumes en France, l'international fait de plus en plus figure de relai de croissance : InVivo NSA a ainsi inauguré cinq nouvelles usines de petfood ou d'aliments pour animaux de rente à l'étranger cette année (Mexique, deux au Brésil, Indonésie, Vietnam). Sanders est présente en partenariat en Tunisie, Maroc, Algérie, Serbie pour la fabrication d'aliments. Et les deux groupes accentuent leurs accords de prestations de service tout en identifiant de nouvelles zones potentielles, comme le Mozambique pour InVivo NSA.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement