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Le temps des grandes man oeuvres en régions

La tendance à la constitution de pôles régionaux se confirme.

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Les experts sont tous d'accord : le parc d'usines d'aliments du bétail français est encore en surcapacité. Le rachat d'Evialis par InVivo NSA en 2007 est une des tendances de restructuration forte. Démarrée en 2009, elle se poursuit entre les usines Evialis et les coops fabriquant des aliments partenaires du groupe de l'avenue de la Grande Armée. Plusieurs projets ont déjà abouti comme la création de Novial dans la zone Nord-Picardie fin 2009 entre Evialis et Ucalpi, puis celle d'Aliréa en AuvergneRhône-Alpes en avril 2010.

Le nord bouge

Un an après sa création, Novial poursuit sa restructuration en cédant un de ses six sites, celui de Neuville-sur-Escaut (Nord), au groupe Unéal. Avec les moulins Delsalle (repris cette année), ce dernier dispose désormais de trois usines et reprend ainsi la main sur des tonnages auparavant sous-traités. Dans la même zone, la Sabé vient de renforcer sa capacité de production qui passe à 110 000 t, même si pour l'instant, l'usine modernisée tourne aux environs de 75 000 t en 2 x 8. Cette modernisation a été accélérée par le sinistre électrique subit le 13 novembre 2010. Outre la réparation des éléments endommagés, couverte par l'assurance (charpente, silo, sous-station électrique), le groupe a décidé de profiter de l'arrêt obligé pour réaliser des investissements complémentaires de 2 M€ avec une révision du diagramme de l'usine et l'augmentation des capacités. Une occasion de se mettre à jour avec l'arrêté 2260 (usine de plus de 300 t/jour) et les économies d'énergie. « Nous avons équipé notamment les ventilateurs et le refroidisseur avec des moteurs à aimant permanent », détaille Jean Deroo, directeur général de la filiale française d'Aveve depuis 2006. Malgré le côté « mature » du marché dans le Nord, cette dernière connaît donc de fortes évolutions : les 8 M€ investis sur son site de Landrecies par Sanders, l'an dernier, avaient donné le « la » : les opérateurs veulent rester présents dans la zone.

Autre région, autre évolution. Dans le Centre-Est, Evialis et Aliréa se sont associés pour construire le principal intervenant en aliment porc sur la région , Aliréa étant elle-même la structure d'aliments commune à Alivert (coopératives de l'Allier) et Eurea (Loire et Haute-Loire). Aliréa dispose donc désormais de quatre usines à Yzeure (Alle lier), Billom (Puy-de-Dôme), Saint-Martin-d'Estréaux et Feurs (Loire). Eurea et Alivert ont construit cette année un modèle similaire en volaille (Volirea) qui pèse 50 000 t et rassemble des techniciens, et des moyens logis ti ques et en volume, pour répondre aux abattoirs.

Dans la région Centre, Tellus se renforce aussi. Dirigé depuis mai par Paul Rondeau, le groupe compte désormais treize sites de production qui pèsent 600 000 t. La dimension industrielle est confortée avec plusieurs investissements, du renouvellement des automatismes (Feurs et Le Malizieu) à l'installation de traitement thermique (SaintGermain ). Plus au sud, Sud Aliment annonce de nouveaux investissements, en inaugurant sa nouvelle unité d'Anan pour l'assemblage de flocons.

A l'Est du nouveau aussi

La création de Lorial en Lorraine et en Alsace a été annon cée en début d'année 2011. Née de la fusion d'Evialis région Est, de la Cal (Meurthe-et-Moselle) et de Lorca (Moselle ), elle était visible pour la première fois dans le cadre du salon Eurogénétique, en mars. La nouvelle entité produira 110 000 t/an sur les trois sites de Sorcy (Meuse), Eloyes (Vosges) et Lemud (Moselle). Lorial commercialise deux marques distinctes : Evialis et Epilor, cette dernière étant la marque d'aliments commune à la Cal et Lorca. L'ensemble pourrait encore s'élargir à d'autres acteurs régionaux prochainement. Moins de six mois plus tard, était créé Querial, alliance industriel le entre Evialis (66 %) et la Capel (34 %) qui exploite désormais l'usine de Gourdon (Lot). Le regroupement devrait permettre au site de passer d'une production annuelle de 55 000 t d'aliments à plus de 70 000 t, essentiellement en aliments pour volaille et ruminants. La nouvelle entité a uniquement une vocation industrielle, Evialis et Capel conservant la gestion de leurs marques, de leurs produits et de leurs clients ainsi que leurs moyens logistiques propres. Dans le Nord-Est, le rapprochement de Champagne céréales et de Nouricia, qui devraient créer un groupe agri-industriel cet automne, confortera Nestal, car les deux coops sont toutes deux actionnaires du leader régional au travers du groupe Siclaé. « Cette situation perdurera grâce à ce projet de fusion par un actionnariat renforcé des deux coopératives », confirmait François BourgeoisArmurier, directeur communication de Champagne céréales, début octobre. Enfin, dans les grandes manoeuvres, le rachat de Provimi par Cargill a été annoncé le 15 août dernier. Cette offre ferme de 1,5 milliard d'euros est en cours de finalisation. Elle porte sur l'ensemble du groupe, soit soixante-sept centres de production répartis dans vingtsix pays, représentant environ 7 000 personnes. En France, Provimi dispose de six sites de production (Carhaix, Crévin, Saint-Aignan-sur-Roë, Torcy, Treize-Vents et Baudrières). Ses 240 salariés sont organisés en trois branches : Provial, la firme services Provimi, et Zootech. Il faut attendre la fin des procédures légales pour avoir une idée des contrecoups éventuels sur les filiales françaises.

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