ALIMENTATION ANIMALE Prémix et minéraux : pas d'euphorie
Avec des tonnages plutôt en baisse, la principale éclaircie pour les opérateurs vient de l'Anses, qui a publié son avis sur les allégations fonctionnelles.
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Les tonnages des prémélanges d'additifs (prémix) fabriqués en France ont subi une baisse de 4 % en volume en 2017, même si l'équivalent en aliments composés reconstitués a, lui, progressé de 2 %. Les chiffres disponibles (valeurs établies à partir d'un échantillon de 90 % du tonnage national) montrent un net contraste entre la progression d'un peu plus de 5 % des volumes d'aliments reconstitués au premier trimestre et un recul de 6 % au second trimestre : le premier semestre se solde donc par un très léger repli d'environ 0,6 % en volume d'aliments reconstitués et de 6 % en prémélanges. La tendance à la concentration de ces derniers se confirme donc.
Les minéraux « standards » (hors blocs minéraux) sont quant à eux clairement en baisse au premier semestre (- 4,74 %), l'essentiel des tonnages étant destiné aux bovins, qui souffrent. L'année 2017 avait pourtant été meilleure à 341 450 t, avec une hausse de 1,3 %. Au premier semestre 2018, seules les volailles progressent, mais sur des volumes très faibles.
Pour les blocs minéraux, la légère augmentation de 2017 (+ 1,3 %) est très compromise cette année, le premier semestre 2018 étant en retrait de 5 % sur la même période de 2017. La situation des trésoreries des élevages bovins laisse planer un doute sur la fin de l'année, comme en aliments complets. Les aliments liquides sont un peu dans la même situation : après avoir connu une progression de 7,6 % en 2017, ils enregistrent au premier semestre une contraction de 22 %. La fin de l'année sera décisive, les années de sécheresse étant traditionnellement bonnes pour les fabricants d'aliments.
Hausse des prix
Au début de l'année, la conjonction de deux événements importants a engendré une pénurie et une flambée des prix de la vitamine A (multiplié par 15 en trois mois), de la vitamine D3 (+ 40 %), de la vitamine E et des vitamines du groupe B. Le premier évènement est la poursuite du plan industriel chinois de fermeture ou de réduction de la production des usines pour réduire ses émissions polluantes. Le second : l'incendie, le 31 octobre 2017, d'une usine allemande spécialisée dans la production de citral, précurseur des vitamines A et E ainsi que des caroténoïdes. « Certains fabricants se sont tournés vers des sources alternatives d'antioxydants, comme les extraits de raisin de NorFeed », note son dirigeant, Philippe Chicoteau
Des règles plus claires
Une bonne nouvelle : l'Anses a donné son avis, le 27 avril, sur les « lignes directrices pour l'évaluation des allégations en alimentation animale », un avis qui était attendue par les opérateurs pour clarifier les dossiers de preuve et leurs évaluations. Tout le secteur des additifs et des spécialités nutritionnelles profite ainsi d'une clarification des règles. Le syndicat Afca-Cial avait livré à ses adhérents, en mai 2017, son guide pratique. Cet avis, qui clarifie les choses, va permettre de l'actualiser de façon opérationnelle. Les opérateurs vont ainsi pouvoir constituer les dossiers de preuves qu'ils doivent tenir à la disposition des autorités pour justifier leurs allégations, notamment les allégations fonctionnelles, et être toujours évalués d'une façon homogène. Les dossiers tenus à la disposition des inspecteurs de la DGCCRF pour être évalués par l'Anses étaient en effet jusqu'à présents évalués au cas par cas. Grâce à son nouvel avis, l'agence qui s'était auto-saisie de la question dès avril 2017, réduit ainsi l'incertitude pour les entreprises.
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