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Les AMB en souffrance

En chutant de 17 %, les amendements minéraux basiques payent le plus lourd tribut du désinvestissement connu en 2016-2017. La nouvelle campagne est mieux orientée.

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«Après la récolte 2016, on a eu 70 % de décommandes dans certains départements, se remémore Vincent Lelong, DG de Lhoist agriculture. Et ce sont les commodités qui ont le plus souffert. » Jean-François Zihlmann, chez Meac, détaille une baisse de 20 % des carbonates au niveau national, et seulement de 4 % des amendements cuits. Il évoque un regain de demande à l'été 2017 et une climatologie favorable aux applications.

Tensions logistiques

« La nouvelle campagne a démarré très faiblement, reprend Vincent Lelong, puis les commandes ont afflué avec l'arrivée de la récolte et même tardivement en septembre-octobre, alors que c'est rare. Malgré la pénurie de transport routier, on a livré la totalité de nos commandes, même s'il a fallu rogner sur nos marges. » Il ajoute que le coût de transport a augmenté de 15 % cet été. Une nouvelle ombre au tableau, liée à une difficulté réelle du secteur logistique à recruter des conducteurs. « Des volumes nous ont échappé », reconnaît-on chez Meac.

Pour Jacky Bazire, ex-Carmeuse, - qui a créé sa propre structure commerciale Calci-Ouest vendant en exclusivité les carbonates de calcium de CarboLoire sur l'ouest de la France - « bon nombre de distributeurs constatent une hausse des ventes par rapport à l'an dernier ». ll estime que la moitié du chemin perdu a été récupéré. « Nous avons réalisé une campagne d'été assez soutenue, notamment grâce aux solutions logistiques que nous avons mis en oeuvre telles que la location de citernes. Toutefois, cette reprise reste fragile notamment à cause des prix agricoles. » Le marché des AMB reste la cinquième roue du carosse.

Est-ce un aveu d'échec des IPA, ces Indices de positionnement agronomique lancés collectivement par la profession en 2009 ? Jacky Bazire, pourtant, reste convaincu de leur intérêt sur le plan de la pédagogie, de la clarification des discours auprès des vendeurs de la distribution, moins auprès des agriculteurs.

Reprendre la main

« Force est de constater que ce travail n'a pas permis de développer le marché, mais il a évité de descendre davantage », appuie Renaud Danré. Tout en reconnaissant qu'il reste beaucoup à faire, car « depuis des décennies, seuls 30 % des besoins sont couverts ». Si l'Unifa n'a pas prévu de nouvelles actions de promotion, chacun essaye de reprendre la main à sa façon. CarboLoire va continuer à renforcer ses moyens logistiques (achat de citernes complémentaires) et compte augmenter les capacités de production de son site situé au port de Saint-Nazaire, tout en élargissant sa gamme de produits, aujourd'hui centrée sur le carbonate de calcium pulvérisé. Chez Lhoist, on fait le pari des partenariats industriels et commerciaux.

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