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Les organiques, c'est tendance

Tirés par le bio et l'économie circulaire, les organiques voient leur blason redoré.

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C'est un ressenti qui se confirme d'année en année : il y a bien une tendance à l'organique. En volume, selon l'Anpea, la fertilisation organique (brute et élaborée) a crû en 2017 de 7,9 % par rapport à la moyenne 2014-2016 quand la minérale a régressé de 6,2 %. « Ce qui progresse surtout, nuance Philippe Eveillard, de l'Unifa, ce sont les engrais et amendements organiques bruts, tels les composts de déchets verts et de boues fournis par les géants des services à l'environnement (Veolia, Suez...). » Les produits élaborés se portent également bien. Frayssinet, leader de la fertilisation organique élaborée, vient d'enregistrer ses meilleures ventes jamais réalisées : 73 000 t d'amendements et engrais organiques et organominéraux. « Et la campagne en cours est à nouveau en avance à fin octobre de 10 % », note son directeur commercial, Lionnel Faber. De là à y voir une rupture ? « Cela fait vingt ans que j'entends dire que le marché de la fertilisation organique élaborée tourne autour de 400 000 à 450 000 t », tempère-t-il, confirmant tout de même une prise de conscience de la distribution « qui nous accorde un droit à la parole bien plus important que par le passé ».

« Il y a un tournant dans la fertilisation, et le marché des organiques est en train d'exploser », ose Hervé Balusson, chez Olmix Plant Care, pour justifier son rachat d'Amendis et la diversification vers ce marché. Pour lui, il faut regarder du côté du bio. De son côté, Frayssinet reconnaît que « les conversions tirent quand même tendanciellement le marché vers des produits naturels ». Notamment en cultures spé où il est plus aisé de valoriser des organiques. Cela étant, l'entreprise de Mazamet est en train d'explorer le marché des grandes cultures, en particulier en bio, et réfléchit à proposer une offre dès la prochaine campagne ou celle d'après. « On teste la combinaison de stimulateurs de développement racinaire aux produits organiques sur ce marché. Avec 42 essais dont des officiels, on n'a jamais eu d'investissements aussi lourds que cette année dans l'expérimentation. »

Près d'un quart de « Fertilisant durable »

De son côté, Afaïa mise plus que jamais sur le concept d'agriculture circulaire. Lancée fin 2016, la marque « Fertilisant durable », portée par le syndicat et gérée par le Club du retour à la terre, vise à faire progresser l'utilisation des fertilisants, organiques ou organo-minéraux, contenant plus de 60 % de N, P et K d'origine renouvelable. Dix producteurs, parmi lesquels Angibaud, Terrial, Italpollina, sont aujourd'hui engagés, avec 78 produits, essentiellement des composts normés. En 2017, cela a concerné 1,3 Mt de fertilisants, soit près d'un quart des volumes commercialisés par l'ensemble des adhérents d'Afaïa.

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