Le nouvel entrepôt de l'usine de semences Vivadour, à Riscle (Gers), a été inauguré, le 6 septembre, en présence de Catherine Séguin, préfète du département, Franck Clavier, DG de Vivadour, Bernard Nabarro, directeur semences et Jean-Marc Gassiot-Bitalis, président.VIVADOUR
Les coopératives ont toujours été des acteurs de la filière semences. Les investissements récents ne font que confirmer leur volonté d'être actives dans ce domaine.
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Les coopératives ont toujours été très impliquées dans la filière semences. Dans le secteur de la recherche, c'est surtout en maïs qu'elles ont investi avec des structures comme Limagrain, Euralis ou Maïsadour, qui se sont développées grâce au maïs, avant de s'intéresser à d'autres espèces. En céréales à paille, colza et protéagineux, elles se sont surtout engagées collectivement dans la sélection, au sein de la structure qui est aujourd'hui devenue InVivo. Plus localement, des coopératives ont mis un pied dans l'amélioration d'espèces bien spécifiques, comme le sorgho avec Semences de Provence.
Ces dernières années, en dehors d'Ucosem qui s'intéresse à la sélection multi-espèce par le biais de sa filiale Caussade semences, peu de structures coopératives s'étaient engagées dans la recherche à proprement parler. InVivo a même cédé son activité de recherche à RAGT, pour mieux se recentrer sur ses activités de production et surtout de commercialisation. Avec la création d'Asur Plant Breeding cet été (lire ci-dessous), trois coopératives, Acolyance dans le Nord-Est, et Cavac et Terre Atlantique dans l'Ouest, ont à nouveau franchi le pas.
Point fort des coops : la production de semences
Si les coopératives n'avaient pas investi récemment dans la sélection, elles étaient en revanche beaucoup plus engagées dans la production de semences. Aujourd'hui, même si le contexte est un peu plus tendu, les acteurs continuent à investir dans ce domaine. « En France, nous n'avons plus vraiment besoin d'agrandir nos usines, les capacités de production actuelles sont suffisantes, reconnaît Régis Fournier, directeur général de Mas Seeds (lire ci-contre). Nous avons toutefois besoin de les moderniser. »
En céréales à paille, le projet le plus important est celui qui est en train de se concrétiser autour d'Unéal dans le grand bassin nord de France. « Nos partenaires historiques dans Belloy, InVivo, La Flandre et l'Ucac ont souhaité conduire avec nous ce projet, et nous avons été rejoints par Cap Seine et Noriap, précise Étienne Regost, directeur semences chez Unéal. La nouvelle organisation va s'appuyer sur l'usine que nous construisons à Bapaume (Pas-de-Calais), ainsi que sur plusieurs outils des coopératives actionnaires. Certaines unités de production, comme notre usine d'Achiet (Pas-de-Calais) ou celle de Belloy (Oise), vont être fermées. Nous allons disposer d'une capacité de production de 70 000 t de semences, dont 45 000 t à Bapaume. Cette nouvelle usine va être installée et démarrera au printemps 2019 pour être complètement opérationnelle le 1er juillet, avec une inauguration en mai prochain. »
Des usines plus modernes
La coopérative du Gers, Vivadour, vient également de finaliser un investissement sur plusieurs années de 10 M€ dans l'agrandissement et la modernisation de son usine de Riscle. Consacré essentiellement à la production de semences de maïs, mais aussi de colza, de tournesol et de plantes potagères pour sa filiale GSN, ce nouvel outil dispose d'une capacité de production de 200 000 à 230 000 q. Avec les trois autres sites de production de semences du groupe, Vic-Fezensac dans le Gers pour les céréales à paille, au Houga dans le Gers et à Mazé dans le Maine-et-Loire pour les potagères fines destinées à GSN, ce sont désormais 8 900 ha de surfaces de production de semences qui sont mises en place chez des agriculteurs en France.
Autre exemple de structure coopérative qui continue à développer son activité semences, Top Semence. L'union de coopératives de La Bâtie-Rolland, dans la Drôme, a franchi en 2018 la barre des 8 000 ha de production de semences implantées chez les adhérents de l'ensemble des coopératives qui la composent, soit un nouveau record pour l'entreprise. Spécialisée dans la production de semences de tournesol et de maïs, mais aussi d'une diversité d'autres espèces, l'union de coopératives rhodanienne a notamment racheté il y a un an l'usine de Caussade semences de L'Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse, et a passé avec le sélectionneur un accord de prestation de services.