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Innovations au Japon

Les firmes phytosanitaires japonaises sont de grandes créatrices de nouvelles molécules. Pourquoi, et qui sont-elles en France ?

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Fin 2014, le cabinet Phillips McDougall publiait un classement mondial du nombre de molécules lancées depuis 1980 par société. Dans le top douze, le haut du palmarès est tenu par Bayer, Syngenta, BASF et Dow, sans surprise. Mais les huit autres, à part DuPont, sont japonaises. Elles s'appellent Sumitomo Chemical, Nihon Nohyaku ou encore Nippon Soda. Des noms peu connus en France, car elles ne sont pas directement présentes, et travaillent par actionnariats et partenariats.

Actionnaires partagés

L'actionnariat peut être total, comme chez Philagro ou Certis, ou partiel, voire croisé : Sumitomo Chemical est ainsi actionnaire de Nufarm (dont le reste de l'actionnariat est coté à la Bourse de Sydney) et Philagro. « Les deux entités sont complètement autonomes en France », précise Frédéric Grimault, directeur marketing de Philagro. Ce que confirme Nufarm. Une situation spécifiquement française, où les innovations passent plutôt par Philagro, alors qu'au niveau mondial, les synergies entre Sumitomo et Nufarm sont bien plus présentes. En Europe, Belchim a accueilli à son capital Mitsui Chemicals. « C'est un choix mutuel, relate Jacky Barrault, chez Belchim. Avec seize ans d'existence en dehors du Benelux, nous sommes une jeune société, mais nous avons fait nos preuves. Mitsui est un leader en innovation. »

Innovation culturelle

Pourquoi une telle orientation nationale ? Les éléments de réponses semblent multiples. « Le marché japonais est très élevé en valeur, ce qui a permis de continuer à investir en R & D, analyse Ronan Goff, à la tête de Certis, en France. Il y a très peu de génériques, même si l'on voit que c'est en train de changer. » « Pour moi, c'est culturel, avance Frédéric Grimault. Au Japon, il y a une conviction très forte dans l'innovation et une culture de l'excellence du travail effectué. » « Le marché phytosanitaire japonais a été pendant longtemps le deuxième en valeur, après les Etats-Unis, rappelle Antoine Meyer, chez Sumi Agro France. Maintenant, c'est de très loin le Brésil. »

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