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Explosion des services pour former et informer les clients

La protection des cultures évolue, et en parallèle les pratiques. D'où l'importance pour les firmes d'accompagner au mieux distributeurs et agriculteurs dans ces changements.

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depuis plusieurs années, la plupart des firmes agrochimiques mettent à disposition des servi ces pour appuyer les distributeurs dans leur démarche, qui peut vite devenir un vrai casse-tête, entre protection de l'environnement et respect de la réglementation… Services qui n'ont pas vocation de devenir de nouvelles sources de revenus, tiennent à rappeler les firmes. En effet, certains sont gratuits ou presque, et le coût des autres couvre souvent uniquement les frais de mise en oeuvre. Les thématiques sur lesquelles portent ces services sont variées, bien que se rapportant aux deux grandes problématiques du moment : le réglementaire et le respect de l'environnement. Démêler l'écheveau de la réglementation peut parfois être délicat, et les distributeurs n'ont pas forcément le temps nécessaire à y consacrer.

Faire la lumière sur le réglementaire

Pour pallier ce problème, BASF a ainsi mis en place cette année une démarche pédagogique pour former et informer sur les dernières réglementations, comme l'explique Jean-Marc Petat, directeur filières, environnement, communication : " D'ici à 2015, le classement des matières actives devra être uniformisé. Pour aider les distributeurs à passer ce cap, nous avons créé deux outils : un document et une affiche qui comparent le nouveau classement et l'ancien, pour y voir plus clair. " De même, DuPont propose à partir de cette année des modules de formation sur la réglementation (stockage, ZNT...). D'autre part, depuis plusieurs années chez les firmes, on parle de "Stewardship ", littéralement "intendance". Comme l'explique Syngenta, l'un des précurseurs du concept, c'est " l'accompagne ment des pratiques pour diminuer l'exposition de l'applicateur et donc réduire son risque dans les situations de travail ".

Le stewardship avant tout et le port d'EpI

L'UIPP, ainsi que de nombreuses firmes, propose en partenariat avec des distributeurs des formations sur les bonnes pratiques utilisateurs, notamment en ce qui concerne le port d'EPI (équipement de protection individuel). Des EPI, d'ailleurs développés par les firmes, comme la gamme Tyvek chez DuPont ou le tablier Sprotec de Syngenta. Cette dernière firme a aussi développé une clé pour éviter les risques d'éclaboussures lors de l'ouverture de l'opercule, utilisable sur n'importe quel bidon de produits phytos, ainsi qu'un didacticiel sur les fondamentaux de la sécurité phytosanitaire. La protection des utilisateurs est d'ailleurs le thème du dernier volet du Plan Ecophyto, l'axe 9, qui porte sur différents aspects : le matériel, les EPI, les zones de préparation et la veille sanitaire (études épidémiologiques).

Accompagner l'application d'Ecophyto 2018

" Réduire l'utilisation de 50 % des pesticides d'ici à 2018, si possible ", tel est le mot d'ordre du Plan Ecophyto. Pour les firmes, il s'agit surtout de réduire l'impact des produits phytosanitaires sur l'environnement et, pour ce faire, nombre d'entre elles ont mis en place diverses actions. Ainsi, BASF, en partenariat avec des distributeurs et des instituts techniques, travaille sur des itinéraires culturaux qui permettent de réduire les traitements phytosanitaires, comme par exemple le désherbinage sur tournesol. L'idée étant d'étudier de façon pragmatique les apports éventuels de cette technique, dans le cadre d'une agriculture compétitive. Le désherbage est aussi à l'honneur chez DuPont. La firme a en effet développé un réseau de surveillance de l'apparition de résistances, suite à l'utilisation de sulfonylurées. En parallèle, elle a créé "l'université des sulfonylurées", des modules de formation pour les distributeurs sur le désherbage et la gestion des résistances.

Autre grande thématique liée à l'optimisation des traitements : les outils d'aide à la décision. MakhteshimAgan lance d'ailleurs le modèle POP (POtentiel Pucerons), un OAD pour les pucerons des épis des céréales, qui s'appuie sur une base de données créée par la firme en partenariat avec l'Inra de Rennes, à l'issue de plusieurs années d'essais. Dow, pour sa part, a choisi de développer un OAV, un outil d'aide à la validation pour les technicocommerciaux qui est opérationnel depuis la campagne de désherbage céréales 2011. Il permet, en fonction de diverses variables comme la météorologie, les caractéristiques de la parcelle, les adventices présentes ou, encore le pulvérisateur utilisé, d'optimiser le positionnement du produit.

Même thématique chez BASF, qui s'est penché plus précisément sur la pulvérisation de la vigne, avec le service Evidence. Basé sur la technologie Pulvé Top de l'Institut français du vin, qui simule une vigne artificielle à son maximum de développement, il permet la visualisation et le réglage de la répartition de la pulvérisation. Autre mission parfois ardue des distributeurs : communiquer sur les phytos, qui sont toujours loin d'être en odeur de sainteté auprès des Français. C'est pourquoi l'UIPP a décidé de proposer sa formation "Tous ambassadeurs" aux distributeurs, sous le nom de "Phytos : parlonsen". " Cette formation était auparavant réservée aux adhérents de l'UIPP. Elle donne des clés pour parler simplement des produits phytosanitaires, sans gêne ", explique JeanCharles Bocquet, qui regrette que "pour le moment, peu de distributeurs se soient dits intéressés".

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