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L'industrie phytosanitaire française doit aujourd'hui faire face à de nombreux enjeux environnementaux et réglementaires, et chaque firme a ses solutions pour relever le défi . Intégration des semences, diversification des gammes de produits, services, petit tour d'horizon des stratégies déployées.

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"Moins de pesticides, c'est mieux pour nous, pour la nature et c'est déjà une réalité ", explique Pierre Bazin, maïsiculteur, sur l'une des trois annonces de presse du ministère de l'Agriculture, dans le cadre de la campagne de sensibilisation 2011 d'Ecophyto 2018. Entre le 27 octobre et le 16 décembre, on pourra voir dans la presse régionale et dans certains journaux de presse professionnelle, trois agriculteurs promouvoir la réduction des phytos. Au-delà du débat " moins, c'est mieux ? ", cette campagne d'information illustre bien les changements auxquels fait face le monde de la protection des cultures aujourd'hui. Entre l'entrée en vigueur le 14 juin dernier du règlement européen n°1107/2009 qui durcit le processus d'homologation des produits phytosanitaires et l'application d'Ecophyto 2018, le secteur va clairement vers une réduction des phytos, tout du moins vers une réduction de l'impact des phytos sur l'environnement. Avec un peu plus de 1,8 milliard d'euros estimés, le chiffre d'affaires pour la campagne 20102011 de l'agrochimie française reste stable par rapport à celui de l'an passé. Cette tendance se confirme sur les dix dernières années, à l'exception de 2007 2008 et 2008-2009 qui ont été des campagnes exceptionnelles. Sachant qu'une analyse plus fine montre que sous cette stabilité se cache des volumes qui baissent et des prix qui augmentent. Le printemps sec de cette année, avec des températures relativement élevées et des précipitations estivales, aura favorisé les traitements herbicides (+ 6%), ainsi que les insecticides (+ 3%). A contrario, la sécheresse ayant limité le développement de maladies, les fongicides sont en net recul (- 10_%). A noter, aussi, la forte croissance du segment des traitements de semences (+ 15 %), en réponse à l'intérêt des agriculteurs pour une technologie qui permet une protection ciblée des cultures.

Dépasser la notion de produit

Même si l'utilisation des produits phytosanitaires reste indispensable, la tendance est à la baisse, les volumes vendus ayant accusé une chute de 26% entre 2002 et 2010. Ces dernières années, on a vu une prise de conscience des filières sur la nécessité de réduire l'impact des produits phytosanitaires sur l'environnement. Les agriculteurs ont désormais de plus en plus une approche raisonnée, qui favorise des interventions plutôt curatives que préventives quand c'est possible, a_ n de traiter uniquement à la bonne dose au bon moment. Les prescripteurs et les distributeurs ne sont pas en reste, puisque nombre d'entre eux privilégient des pratiques économes en produits phytos. D'importants changements s'opèrent aussi depuis quelques années dans les firmes phytosanitaires. Les nouveaux produits, mis sur le marché, issus de la chimie dite "de synthèse" ont aujourd'hui un profil toxicologique et écotoxicologique plus favorable. La chimie dite "imitative", c'est-à-dire qui s'inspire des mécanismes naturellement présents dans la nature (dans les plantes, chez les insectes...), est de plus en plus présente et les produits de biocontrôle sont en plein boom. De nombreux services sont mis en place pour raisonner les traitements, notamment des outils d'aide à la décision, ainsi que des études menées avec des partenaires comme l'agence de l'eau ou encore des instituts techniques comme Arvalis, pour contribuer à réduire l'impact sur l'environnement. A tous niveaux, il est aujourd'hui indispensable d'aborder la protection des cultures de façon globale, en intégrant tous les aspects. De façon à fournir à l'agriculteur une solution, et non plus uniquement un produit.

MARION COISNE

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