BIOCONTRÔLE Toujours plus émergent
Du 24 au 26 octobre 2016, la conférence Abim à Bâle a accueilli près de 900 participants et plus de 400 entreprises. Une participation record pour un marché en progression partout dans le monde.
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Selon le président d'IBMA, William Ravensberg, cette 11e conférence Abim bat le record de participation. Le marché américain reste le plus actif, avec quatre cents bio-ingrédients homologués, soit au total plus de 1 500 produits différents. L'ensemble Etats-Unis-Canada représente un bon tiers du marché mondial du biocontrôle, estimé au total à un peu plus de 2 Mds$ en produits manufacturés. En comparaison, le marché européen pèse à peine 30 %. Selon l'expert américain Jim Jones, de l'EPA, la croissance du marché américain devrait se poursuivre au même rythme, de + 15 % par an, avec treize nouvelles matières actives autorisées en 2016.
Opportunités en Inde, Brésil, Afrique
D'autres grands marchés émergent en Inde, en Amérique du Sud, en Afrique. « Les produits de biocontrôle sont appliqués sur 195 millions d'hectares en Inde. Notre industrie est très en pointe sur les médiateurs chimiques. Et nous avons un système d'homologation rapide en six à huit mois », observe Ketan Mehta, du PMFAI. Au Kenya, le biocontrôle est en nette progression pour une raison simple : les LMR (limites maximales de résidus) appliquées aux produits de consommation importés en Europe. « Dans les dix années à venir, les petites exploitations vont adopter ces nouvelles technologies et on devrait voir d'importants changements », estime Tom Mason, de Dudutech. Au Brésil, le biocontrole représente 2 % du marché et des opportunités existent, du fait de l'essor de la protection intégrée. « Nous avons besoin de solutions alternatives contre les maladies foliaires », ajoute Pedro Faria, d'ABC Bio, regrettant que les processus d'homologation restent encore lents au Brésil, demandant deux à trois ans. Autre marché prêt à se développer : l'Afrique du Sud, grand producteur de fruits et aussi de maïs, où le biocontrôle est appelé à gagner du terrain face à l'arrivée de nouveaux ravageurs et de problèmes de résistance.
La santé humaine est un autre secteur d'application du biocontrôle. En effet, la FAO a mis en place une base de données sur l'efficacité des biosolutions vis-à-vis des insectes vecteurs de maladies telles que la malaria, la dengue, le chikungunya, le virus zika... tous en expansion.
Multiples développements
Pour le volet agricole, la conférence Abim 2016 a présenté quelques nouvelles voies de développement. Les extraits végétaux multiplient les usages : la formulation d'extrait de Neem distribuée par Trifolio, Neemazal, cumule vingt-quatre homologations dans quarante-deux pays, en particulier sur les ravageurs (thrips, acariens).
Le groupe Stockton a présenté un biofongicide multisite formulé à partir de melaleuca, une plante tropicale. Dans un premier temps, le produit est testé sur les plants de café. Autre projet : une formulation de Naturiol à base d'acides gras végétaux pour lutter contre les ravageurs : pucerons, thrips, acariens.
Dans les secteurs des médiateurs chimiques et de la confusion sexuelle, les avancées concernent surtout la formulation. Les aérosols permettent de réduire le nombre de diffuseurs par hectare entre deux et cinq. De plus, il existe aujourd'hui des diffuseurs capables d'émettre deux phéromones différentes. Dans le secteur des insectes auxiliaires, les recherches se font dans plusieurs directions. La société eNema travaille sur de nouvelles souches de nématodes auxiliaires, adaptées en particulier à la protection des semis. De son côté, Biobest étudie les comportements des fourmis et les voies possibles pour en faire des alliées dans la protection des vergers. Les projets ne manquent pas.
Marianne Loison
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