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ALIMENTATION ANIMALE L'Europe à la peine

A l'occasion de son AG qui se tenait le 10 juin, à Cologne, durant le salon Victam, la Fédération européenne des fabricants d'aliments composés a annoncé une baisse de 0,5 % des tonnages fabriqués en 2014.

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Les résultats 2014, plombés par l'embargo russe qui conforte la crise porcine, sont en baisse pour l'industrie européenne de l'alimentation animale. Selon les experts de sa fédération, la Fefac, avec 153,4 Mt, les tonnages ont en effet perdu 0,5 % sur les 28 pays de l'UE, sous l'effet du recul de 1,2 % des aliments porcs et ruminants. Ces derniers ont pâti du prix du lait mais aussi des excellentes récoltes de fourrage. La progression de 0,3 % des aliments volailles qui confortent leur place en tête, ne permet pas de compenser. En 2015, les tonnages devraient connaître les mêmes évolutions avec + 0,5 % en aliments volailles et - 1,5 % tant en porcs qu'en ruminants. Au total, si aucun événement majeur ne vient rompre la tendance (reprise des ventes à la Russie, blocage des importations de soja pour cause d'OGM...), la Fefac enregistrera - 0,7 % en 2015. Avec 9,15 Mt, la Pologne connaît la plus forte hausse (+ 7 %) parmi les grands pays (la Bulgarie, avec + 12,2 % à 1,12 Mt, détient le record). L'Allemagne, avec + 2,3 % à 24,02 Mt, conforte sa première place. Alors que tous les autres grands pays enregistrent des baisses allant de - 0,3 % à - 4,5 %. La France, à 21,15 Mt, conserve sa seconde place, talonnée par l'Espagne (20,72 Mt). L'une des interrogations majeures des fabricants d'aliments européens est leur capacité à s'approvisionner en commodités.

Le soja sur la sellette

Ce que le soja pourrait ne plus devenir, si le projet de la Commission européenne, mis sur la table du Parlement et du Conseil le 22 avril, venait à être appliqué. Après avoir favorisé l'autorisation différencié par Etat membre de la culture d'OGM, la Commission va en effet plus loin en préconisant de laisser chaque Etat libre d'autoriser ou d'interdire dans sa chaîne alimentaire (animale et humaine), les OGM autorisés par l'UE (75 aujourd'hui), comme l'expliquait Jens Schaps de la DG Agri, lors de l'AG de la Fefac. Cette dernière est vent debout contre cette mesure que son président, le néerlandais Ruud Tijssens, qualifie de « retour à l'âge sombre d'avant le Marché unique » et dont il demande le retrait. Alors que Jens Schaps estime qu'elle pourrait relancer la production de plantes riches en protéines dans les Etats membres qui refuseraient les OGM. L'attitude des pays est difficile à prévoir tant leurs importations de soja connaissent déjà des évolutions contrastées.

Yanne Boloh

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