PLASTIQUES AGRICOLES Ventes hétérogènes
Si l'année 2015 a été porteuse pour les films destinés à l'élevage, la météo a affecté les ventes de ficelles et filets.
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La sécheresse qui a touché les cultures fourragères au printemps et à l'été 2015 a perturbé le marché des plastiques. Les incidences sont significatives sur les ventes de ficelles, qui se sont rétractées ponctuellement cette année de plus de 20 %. « Il y a eu clairement moins de coupes d'herbe en 2015, analyse Bernard Le Moine, délégué général du CPA (Comité des plastiques en agriculture), et on observe toujours un transfert du marché de la ficelle fine, vers le filet balles rondes. » C'est pourquoi les ventes de filets ne diminuent pas autant (- 13 %). Quant aux films d'ensilage, la stabilité à un niveau haut du marché observée depuis 2012 se poursuit, ce qui est presque surprenant, car « l'herbe est de moins en moins ensilée et de plus en plus enrubannée », constate Bernard Le Moine. D'ailleurs, le marché de l'enrubannage continue son essor, avec en 2015 des ventes à un niveau de 18 700 t (contre 9 000 t en 2010 !). Mais l'année avait commencé avec de très faibles stocks. Bernard Le Moine envisage pour 2016 un retour au niveau de 2014 sur ce créneau. Quant aux films de maraîchage, le marché n'évolue guère, autour de 5 000 t pour chacune des trois catégories principales (paillage, semi-forçage et films de serre). Si aujourd'hui 98 % des plastiques usagés collectés par Adivalor sont recyclés, le CPA a lancé en 2015 la charte 100 % APE, qui stipule que, lorsqu'ils sont collectés, les plastiques agricoles APE (qui entrent dans les filières de récupération et de recyclage des PAU) sont recyclés à 100 %. Arterris, Natéa, Terres du Sud, InVivo puis Terrena sont les premiers distributeurs à y avoir souscrit.
Vers 100 % de recyclage des produits collectés
En plus d'être une reconnaissance de ce qu'ils pratiquaient déjà, les signataires peuvent désormais se prévaloir de leur engagement environnemental dans leur communication auprès de leurs clients exploitants et de leur entourage professionnel. « C'est aussi une contribution au rôle que jouent les plastiques agricoles dans l'agriculture écologiquement intensive, insiste Bernard Le Moine. Le plastique est un des principaux facteurs de production, notamment pour les fruits et légumes. Il améliore la production agricole tout en réduisant la consommation d'intrants. »
Un marché en quête d'innovations
« Depuis dix ans, on ne parle que d'environnement, de recyclage, déplore Jean-Michel Ruchaud, président de Propulso (Fruits et légumes d'Aquitaine). Et si on se remettait à parler technique. » « On observe un ralentissement des innovations, confirme Christine Poncet, directrice adjointe de l'Institut Sophia Agrobiotech. Par exemple, avant la France était leader en serres plastiques, elle ne l'est plus du tout. » Le CPA affirme en faire à nouveau une priorité, reconnaissant que « l'innovation s'est émoussée » et qu'« on s'est peut-être trop occupé ces dix dernières années de la gestion des plastiques agricoles usagés ». Le président du CPA, Paul Cammal, invite à « des partenariats beaucoup plus forts entre la recherche, les instituts, les stations expérimentales, les producteurs, les distributeurs, les industriels. » Pour « réapprendre à travailler ensemble » et redonner des références sur le marché. Mais « on nous demande du film passe-partout, rappelle Serge Moreno, responsable des ventes agricoles, chez Barbier. Innover sur du film polyvalent, c'est beaucoup plus difficile que sur un point précis. Sachant qu'on a des timings commerciaux de plus en plus serrés, et que les tests en situation à l'Inra prennent beaucoup de temps. » Le CPA aura l'occasion de phosphorer sur ce sujet, car il vient de se voir confier l'organisation du prochain congrès international des plastiques agricoles en 2018. Il récupère également le secrétariat général du Comité international des plastiques agricoles (Cipa).
Renaud Fourreaux
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