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HERBICIDES VIGNE Retraits en pagaille

Trois substances actives dominent désormais le marché : le glyphosate, le flazasulfuron et la flumioxazine.R. WATIER

Le retrait des autorisations des spécialités associant glyphosate et POE-tallowamines et le non-renouvellement de l'amitrole ont chamboulé le marché, redistribuant les cartes entre les acteurs.

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En une campagne, le visage de l'offre produits en désherbage vigne a bien changé. La substance active amitrole (aminotriazole) n'a pas été réapprouvée à l'échelle européenne, entraînant le retrait des produits, interdits depuis fin 2015. « Sur les produits spécifiques, c'est l'élément majeur, assure Noël Schermesser, chez Nufarm. Les autres molécules n'ont pas compensé cette disparition, et c'est aujourd'hui un marché qui baisse d'environ 25 à 30 %, avec l'apparition de situations techniquement non résolues. » Et le 20 juin dernier, l'Anses a annoncé le retrait de 132 autorisations de produits (29 pour les amateurs) associant le glyphosate au coformulant POE-tallowamine. Pour ceux à usage professionnel, la distribution est autorisée jusqu'au 31 décembre 2016 et l'utilisation au 31 décembre 2017. Mais certaines firmes ont d'ores et déjà arrêté les ventes de leurs produits. L'hiver doux et humide et le printemps pluvieux ont favorisé la pousse des adventices, entraînant une hausse des utilisations à cette période, à contrario des applications estivales en baisse, vu les conditions sèches.

Un panel qui se réduit, mais des lancements

Selon leur gamme, les firmes ont bénéficié - ou non - de ces évolutions réglementaires. Arysta qui propose Guild (glyphosate et pyraflufen-éthyl), relève « une progression importante sur ce marché ». Belchim, présent notamment avec Katana (flazasulfuron) et Chikara Duo (glyphosate et flazasulfuron), étoffe sa gamme avec le produit de biocontrôle Beloukha (acide nonanoïque), après le rachat de Jade. Il est éligible au dispositif CEPP (certificat d'économie de produits phytopharmaceutiques). Cheminova s'est vu retirer trois produits à base de POE-tallowamines et attend pour 2017 l'homologation d'une spécialité à base de flazasulfuron. Dow a perdu le Surflan (oryzalin), mais évoque deux projets de pré : Elan/Foen (1,4 g/l penoxsulam + 480 g/l oryzalin) et EF-1176, (107 g/l isoxaben + 429 g/l oryzalin). Philagro lance Guerrier et Koudai (flazasulfuron et glyphosate). Guerrier (seconde marque de Sorcier, à base de pyraflufen), autorisé en épamprage, a obtenu l'usage désherbage de la vigne. Pour Nufarm, la campagne a été rude, l'amitrole étant une molécule de la firme. Et « nous avons choisi d'arrêter immédiatement nos ventes de produits à base de glyphosate contenant des POE-tallowamines quand la situation de ces produits s'est avérée en danger. Plutôt que de créer des stocks, nous avons anticipé les décisions réglementaires, précise Noël Schermesser. Le glyphosate est sous le feu des projecteurs, et sa réinscription au niveau européen est sujette à discussion, c'est donc de la responsabilité de chacun de s'attacher à conserver cette molécule indispensable. Réduire la quantité utilisée par hectare est un objectif pour nous. » A plus long terme, Nufarm envisage d'introduire en vigne des modes d'actions qui ne sont pas encore présents sur ce marché.

Marion Coisne

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