HERBICIDES SOJA Le métobromuron attendu

Pas de doute, le soja gagne du terrain dans l'Hexagone. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : sa sole a quasiment triplé en cinq ans (voir infographie). Et la gestion des adventices dans cette culture en plein boum n'est pas une moindre problématique. « Le désherbage n'est pas facile. Ce n'est pas non plus un vrai frein à l'implantation, mais cela reste une difficulté, fait part Franck Duroueix, responsable de l'évaluation des intrants, chez Terres Inovia. Le désherbage a beaucoup évolué avec l'homologation du Pulsar (imazamox, BASF), néanmoins les solutions de pré restent limitées. Les dicotylédones sont compliquées à gérer, notamment le chénopode. »

Les firmes estiment les surfaces traitées de la campagne passée autour de 150 000 ha (+ 28 % par rapport à N - 1). Deux molécules sont majoritairement utilisées en prélevée : le S-métolachlore et la pendiméthaline. La clomazone est aussi appliquée dans une moindre mesure. « Le point faible, c'est vraiment le chénopode, appuie Franck Duroueix. Le S-métolachlore n'est pas très efficace dessus et on peut vite se laisser déborder s'il se développe trop. » Mais le marché devrait bouger avec l'arrivée du métobromuron, en attente du feu vert de l'Anses. « Courant 2017, nous attendons une extension d'usages sur le soja de nos spécialités à base de métobromuron (Proman/Inigo/Soleto), pour une utilisation pour la campagne 2018 », indique Céline Putaggio, chez Belchim.

Les surfaces traitées en hausse de 28 %

La firme est déjà présente avec le Centium 36 CS (clomazone), avec une part de marché estimée à 6,5 %, en hausse de deux points par rapport à la campagne passée. Phyteurop attend l'AMM d'un produit à base de S-métolachlore, comme le Mercantor. Syngenta indique être leader sur le marché de la pré (Mercantor Gold). Côté leviers agronomiques, le faux semis reste une bonne carte à jouer.

Marion Coisne