Login

BIOCONTRÔLE A la conquête du monde

« L'Amérique du Nord représente le plus gros marché suivi par l'Europe », expliquent Willem J. Ravensberg, président, et Britta Schnittger, assistant to the executive director, d'IBMA monde. M. COISNE

La huitième édition du congrès ABIM dédié au biocontrôle a réuni près de 700 personnes. La demande est croissante dans le monde entier, sur un marché où les PME restent majoritaires.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« On dirait Brighton, il y a vingt-cinq ans » (1), observe un participant venu pour la première fois au congrès annuel du biocontrôle, tant la réunion fourmille d'innovations, de projets, de rendez-vous d'affaires... La huitième édition d'ABIM (Annual biocontrol industry meeting) s'est déroulée, du 21 au 23 octobre en Suisse. Après Lucerne, c'est Bâle qui a accueilli l'événement, le palais des congrès de la ville permettant de recevoir plus de monde. Au total, 670 personnes étaient présentes, soit 125 de plus que l'an passé. Parmi les trente-trois exposants, cinq étaient français.

Le marché mondial du biocontrôle continue de gagner en puissance. En juin 2013, IBMA (International biocontrol manufacturer association) a ouvert un bureau à Bruxelles. L'organisation compte aujourd'hui 226 membres, et accueille près de vingt nouveaux adhérents chaque année. Pour la plupart, ce sont de petites entreprises : « près de 80 % d'entre elles sont des PME », précise Willem J. Ravensberg, président d'IBMA et responsable du département micro-organismes de la recherche et développement, chez Koppert BV (Pays-Bas). Et si des grandes rachètent des petites, de nouvelles start-up intègrent l'organisation.

En 2013, IBMA estime le marché mondial du biocontrôle à 1,8 milliard de dollars, soit environ 4 % du marché des produits phytosanitaires dans sa globalité, et vise les 2,8 milliards de dollars en 2015.

Demande croissante en Chine, Inde et Brésil

« L'Amérique du Nord représente le plus gros marché, suivi par l'Europe », estime Willem J. Ravensberg. La Chine, l'Inde et le Brésil sont en plein développement. Un intérêt motivé par des problèmes de résistances croissants, mais aussi parfois de résidus. « En Inde, par exemple, il a y une forte demande de produits de biocontrôle pour la culture du thé », illustre Erroll Pullen, CEO et président d'Oro Agri, société qui produit le Prev-Am, à base d'huile essentielle d'orange douce, distribué en France par Vivagro.

« En Europe, la volonté de rendre l'agriculture plus durable est l'un des drivers principaux, avec la question des résidus dans l'alimentation, les sols et l'eau, et celle de la santé des agriculteurs. Ce dernier point est particulièrement vrai en France, analyse Charles Vaury, secrétaire général d'IBMA France. L'apparition de résistances tire aussi le marché, mais c'est un épiphénomène, qui fait apparaître l'utilité des produits, mais pas le facteur principal. »

En France, vingt-six acteurs présents

IBMA, organisation principalement présente en Europe, et BPIA (Biopesticide industry alliance), association nord et sud-américaine, échangent pour promouvoir le biocontrôle au niveau mondial. Du côté des entreprises, vingt-six acteurs impliqués sur les secteurs du biocontrôle et de la biostimulation sont présents dans l'Hexagone, dont trois grands groupes.

Les sociétés sont de taille modeste : 46 % comptabilisent un chiffre d'affaires inférieur à deux millions d'euros. La France se classe en seconde position en Europe, avec 20 % des PME actives sur les marchés biocontrôle et biostimulation, derrière l'Espagne (31 %).

Marion Coisne

(1) La conférence internationale du BCPC (British Crop Protection Council), plus connue sous le nom de conférence de Brighton, se tient depuis 2003 à Glasgow.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement