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PLANTES INVASIVES Maintenir la lutte

Les surfaces touchées par l'orobanche rameuse, parasite se développant sur les racines, sont en extension, notamment en Pays de la Loire. S. CHAMPION

Une nouvelle proposition de loi est en préparation pour lutter contre les plantes invasives. Le point sur la progression du datura dans le tournesol, et de l'orobanche dans le colza.

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Le 3 juin, le comité parlementaire de suivi du risque ambroisie et autres plantes invasives a organisé un point d'information à l'Assemblée nationale, notamment pour dresser un bilan de la réglementation en construction, et du développement des plantes invasives. Après le renvoi en commission le 5 décembre 2013 d'une proposition de loi pour lutter contre l'ambroisie, Alain Moyne-Bressand, président du comité, a annoncé vouloir « enrichir la nouvelle proposition de loi », dont la présentation est prévue à l'automne. Elle portera, outre l'ambroisie, sur le datura, l'orobanche, la renouée du Japon et la berce du Caucase.

André Merrien, directeur des études et recherches au Cetiom, a évoqué les cas du datura et de l'orobanche. Le datura stramoine, toxique, est un problème dans le Sud-Ouest pour le tournesol. « Il mesure entre 30 cm et 2 m de haut, indique André Merrien, et on le récolte avec le tournesol », car ses graines sont très difficiles à séparer. « Il existe des techniques de soufflerie chez les OS mais c'est compliqué », ajoute André Merrien. Une enquête de 2010 a montré que sur 118 échantillons à la sortie du silo chez des OS, 2 % étaient supérieurs au seuil réglementaire de 0,1 % de datura présents, et 32 % en contenaient. Le Cetiom travaille sur des stratégies de désherbage de postlevée, et de strip-till. L'orobanche rameuse, parasite se développant sur les racines, se plaît surtout dans le colza. « 15 000 ha de colza sont contaminés, principalement en Poitou-Charentes », estime André Merrien. Et si l'on tient compte des rotations, 50 000 ha de terres seraient potentiellement contaminées. Le Gers et la Marne sont aussi touchés. Les pertes de rendement peuvent être de 30 à 100 %, et la viabilité de la parcelle est perdue : elle a un potentiel de germination de dix ans, avec de 100 000 à 1 million de graines par plant, et un fort pourvoir de dissémination. Parmi les mesures possibles, limiter les échanges de matériels avec les parcelles infestées, éviter de récupérer les pailles, enfouir les résidus après la récolte, ou utiliser des cultures piège comme le lin : l'orobanche germe, mais ne l'infecte pas.

M. C.

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